Europe, Religion, Integration: A Lecture by Olivier Roy. Moderated by Jessica Stern. At Boston University Pardee School of Global Studies. Friday, February 3, 2017.

Olivier Roy et Raphaël Liogier, prix Lyssenko en 2013 pour leur œuvre de dénonciation du mythe de l’islamisation

Cette année encore, le jury du prix Lyssenko a dû procéder à une sélection sévère parmi les nombreuses personnalités s’étant illustrées dans la désinformation. Il a finalement arrêté son choix à deux universitaires, Olivier Roy et Raphaël Liogier.

Le jury s’est conformé strictement aux règlements du prix, qui précisent que la désinformation doit être justifiée par des considérations idéologiques. Pas question de décerner des lauriers aussi prestigieux à un quidam qui aurait cherché seulement, un jour, à se distinguer de la masse des gens de sens commun par une absurdité quelconque, un mensonge banal, une tromperie vulgaire. Il faut qu’il y ait dans le comportement des lauréats continuité, persévérance, et derrière leurs assertions, aussi surprenantes soient-elles, tout un système de pensée, ayant sa cohérence interne, admis par un groupe plus ou moins important de nos contemporains et visant à influer sur l’opinion publique afin d’obtenir des modifications profondes, si possibles définitives, dans notre société, voire dans notre civilisation. Les deux lauréats de cette année sont à cet égard exemplaires.

D’autre part, depuis sa création en 1990, le prix Lyssenko a généré une jurisprudence, dont le jury a tenu compte : un lauréat doit avoir déjà été récompensé de ses actions de désinformation par des titres et des honneurs, un rang qui le place parmi les élites, dans les sommets où il jouira de considération, de respect – et de rémunérations sur fonds publics. C’est ainsi d’ailleurs qu’il pourra poursuivre son œuvre dans le confort en se targuant des succès qu’elle lui a valus jusqu’alors. Tel est bien le cas des deux susnommés.

Bien entendu, le jury s’est interdit de sonder les cœurs et les reins. Un désinformateur idéologique est-il mû par une idiosyncrasie de naissance, une paranoïa innée ? une paranoïa acquise ? ce qui plaiderait pour sa sincérité et le dédouanerait de toute intention malveillante : on ne condamne pas un irresponsable. Agit-il, au contraire, par intérêt ? pour se faire un nom parmi ses pairs et les puissants de ce monde ? Ou bien est-il manipulé par quelque sponsor qui cherche à décerveler une partie de nos compatriotes pour glisser dans le vide ainsi créé les ferments d’idées qui lui profitent ? La désinformation qu’on peut qualifier d’institutionnelle recèle bien des mystères, que chacun pourra s’efforcer d’éclaircir. Le jury du prix Lyssenko s’en est tenu à des constats, que je vais maintenant tenter de vous exposer succinctement.

Olivier Roy, comme d’autres qui l’ont précédé au palmarès du prix Lyssenko, est un universitaire de haute volée. Il est présentement directeur de recherches au CNRS, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, chercheur associé au Centre d’études et de recherches internationales, professeur à l’Institut universitaire européen de Florence. En 2011, il a participé à la rencontre de Bilderberg, qui, comme on le sait, réunit chaque année l’élite financière, politique et médiatique de notre temps.

Il s’est signalé à l’attention du monde politique et des grands media en 1992 en publiant un livre : L’échec de l’islam politique[1], qui est comme le fondement d’un monument de désinformation qu’il édifie, agrandit et festonne sans cesse depuis vingt ans. Dans cet ouvrage, Bible, Coran ou Veda de son auteur, on trouve exposées ses thèses, sinon avec clarté, du moins abondamment. Chemin faisant, il se risque à des aperçus prospectifs – certains diront : prophétiques – qui sont comme autant de phares censés dissiper les ombres de notre avenir.

L’échec de l’islam politique ?

Le titre surprend. Avant même d’ouvrir le livre, Candide, esprit simple et droit, fait aussitôt une remarque : « Il existerait donc un islam non politique ». Les érudits, en Occident, ont toujours affirmé que, dans l’islam, religieux et politique sont totalement liés, et même inséparables. C’est ce que disent aussi, et tout aussi nettement, les hommes de référence dans le monde musulman. Un des derniers en date parmi les grands ulémas, les grands savants, l’imam Khomeyni, n’a-t-il pas souligné avec force : « L’islam est politique ou il n’est rien » ?

Où donc Olivier Roy a-t-il pu trouver trace d’un islam non politique ? Peut-être a-t-il songé à quelques confréries qui ont vécu en marge du monde. Mais ces mystiques n’ont jamais remis en question l’organisation sociale des pays musulmans, ni ses fondements politiques et religieux. D’ailleurs, les derniers de ces groupuscules ont disparu depuis belle lurette, anéantis au siècle dernier par les pouvoirs en place dès que les colonisateurs n’ont plus été là pour les protéger comme des espèces rares.

Ne voulant pas suspecter a priori l’auteur de stupidité, ignorance ou mauvaise foi, Candide s’obstine dans sa recherche. Et il finit par détecter, effectivement, un islam non politique. Dans une histoire qui s’étend sur quatorze siècles, au sein d’une communauté qui, aujourd’hui, compte un milliard et demi d’hommes, cet islam-là est repérable – dans deux oasis d’Arabie, entre 610 et, très exactement, janvier 624 ; il a rassemblé de 60 à 100 individus.

Tout commence à La Mekke, cité-Etat dirigée par une tribu, les Quraysh (« petits requins »), qui se sont assurés le monopole du commerce entre la Méditerranée et l’Orient sur le trajet de la Syrie au Yémen, portion incontournable parce que les autres routes, sur terre ou sur mer, sont impraticables à cause de la prolifération des brigands, pirates et rançonneurs de toutes sortes. C’est là qu’apparaît sur la scène de l’histoire, vers 610, celui que nous appelons Mahomet, le fondateur de l’islam.

Il a alors la quarantaine et il ne peut considérer sa vie qu’avec un sentiment d’échec. Issu de la tribu dominante, il n’a jamais été convié à siéger dans le conseil qui régente la cité ; il est marié à une riche commerçante, de quinze ans son aînée, dont il a été l’employé, mais il ne dispose pas de sa fortune ; maintenant, sa femme est vieille et elle se rend ridicule en se maquillant outrageusement ; il n’a pas d’autre épouse, pas de concubine (sans doute en raison d’une clause du contrat de mariage) ; il n’a pas d’enfant mâle. On se moque de lui : on le traite de abtar[2], mot qui désigne un chien à la queue coupée. Aussi a-t-il pris l’habitude d’aller chercher quelque consolation en faisant retraite avec des marginaux dans des grottes proches de la ville.

C’est là que, une nuit, dans un orage de sons et de lumières, il entend une voix qui lui dit : « Lis » et lui dicte un message de quelques lignes. Le pauvre est affolé. Certes, il a eu déjà quelques « bouffées délirantes » : des djinns l’ont interpellé alors qu’il passait près de lieux plus ou moins ensorcelés ou quand il s’isolait pour des besoins naturels. Mais, cette fois, le phénomène est d’une autre ampleur. Et il va se poursuivre. La voix – il ne s’agit pas encore de l’ange Gabriel et il n’est pas question d’Allah – lui annonce la fin prochaine de ce monde ; alors, les méchants (sous-entendu : ceux qui se sont mal conduits avec lui) seront châtiés et les justes (sous-entendu : comme lui) seront récompensés. Après quelques jours, la voix finit par se taire. Elle se fera entendre de nouveau quelques mois plus tard, et ce sera pour ordonner à son auditeur d’aller prêcher au nom d’Allah, seul dieu, dont il est l’Envoyé.

C’est ce que Mahomet va faire, et avec obstination. Il s’efforce de répandre la révélation de nature spirituelle, religieuse, qu’il continue à recevoir (le Coran). Ses concitoyens sont indifférents ou hostiles à sa prédication. Il faut dire qu’ils tirent de substantiels bénéfices de la présence dans leur ville du principal temple du polythéisme arabe, la Kaaba, qui leur amène beaucoup de pèlerins. L’Envoyé d’Allah n’attire jamais à lui que quelques dizaines de personnes.

En 619, sa femme meurt, ruinée, et le chef de son clan, nouvellement nommé, l’exclut, sanction qui le prive de tout droit : n’importe qui est autorisé à le tuer sans avoir à payer le prix du sang. Il doit fuir en dehors de La Mekke. La Tradition musulmane nous dit qu’il prit contact en vain avec quinze tribus. Finalement, il trouvera refuge à Médine, à quelque trois cents kilomètres de La Mekke, où il fera pénétrer par petits groupes ses rares fidèles avant d’y arriver lui-même le 24 septembre 622.

Médine est la plus riche oasis agricole d’Arabie. La ville a été fondée par des Juifs. Au milieu du siècle précédent, ses dirigeants ont accueilli des Arabes du Yémen, ruinés par la rupture d’un barrage d’irrigation, apport de main-d’œuvre bienvenue. Mais les Arabes ont fait venir au fil des années beaucoup d’autres Arabes, si bien que, lorsque Mahomet y arrive, les Arabes ont dépouillé les Juifs de leur pouvoir politique et les affrontements font rage entre tribus arabes et juives dans des jeux d’alliance et de contre-alliance. Bref, la ville pluriculturelle est sans chef, en état d’anarchie, en proie à l’insécurité et à des guerres internes récurrentes ; elle est ouverte, à prendre.

Les immigrés s’intègrent mal dans l’oasis. Commerçants pour la plupart, ils ne trouvent pas à s’employer dans l’agriculture ou l’artisanat ; beaucoup n’ont même pas de quoi se nourrir. En outre, venant d’une ville au climat particulièrement sec, ils souffrent de maux divers dans ce lieu humide, où abondent les eaux stagnantes. Leur chef a alors recours à une pratique très ancienne chez les Arabes, encore en usage dans les grands déserts, mais strictement interdite dans la zone sécurisée que contrôlent les Mekkois : la razzia. Il organise six expéditions, qui échouent. Enfin, en janvier 624, un de ses cousins réussit un coup. Profitant d’un mois de trêve religieuse, des Musulmans vont attaquer, dans un lieu appelé Nakhla, un groupe de quelques hommes qui se rendent à la Kaaba. Ils déguisent un des leurs en pèlerin, tuent un des hommes qu’ils assaillent. Le butin est dérisoire : des fruits, un peu de cuir et des objets sans valeur, mais Mahomet et les siens risquent gros : l’expulsion de Médine, peut-être la mort si les Mekkois demandent le prix du sang, car le crime a été commis sur leur territoire. Pendant deux mois, le Prophète se tient coi. Mais rien ne se passe. A Médine, aucune autorité n’est capable d’affronter la bande des musulmans et les Mekkois n’ont rien à faire des agissements de trublions dont ils ont été ravis de se débarrasser. Alors, Allah intervient pour justifier l’acte de brigandage[3].

Aussitôt, Mahomet organise une autre razzia. Il recrute une troupe de 300 hommes pour attaquer « la » grande caravane mekkoise qui, chaque année, revient de Syrie chargée de marchandises et qui circule, comme il est habituel, sans accompagnateurs armés. Alertés, les caravaniers font venir des renforts de leur ville. Bataille. Des dizaines de mort. La troupe de Mahomet l’emporte. Pour les musulmans, un butin énorme.

Ces deux coups de main au début de 624 marquent la fin de l’islam non politique, la métamorphose de l’islam, sa seconde naissance et son essor, pour des raisons qui n’ont rien de religieux, au sens que nous donnons à ce mot.

Mahomet est désormais un homme riche et il est à la tête de la plus puissante bande armée de Médine. Pendant les huit années qui lui restent à vivre, il va étendre sa domination sur la quasi-totalité de l’Arabie. Comment ? Assassinats ciblés, torture, remplacement de populations et épuration ethnique, pillages, massacres, guerres, ruses, alliances plus ou moins forcées, corruption… plus répartition entre les affidés d’un butin surabondant, plus beaucoup de mensonge, de dissimulation et de ruse – ce qu’on nomme la taqiyya [4].

Chef de bande, puis chef d’une cité-Etat, puis chef d’Etat et chef de guerre, le chef des musulmans se conduit en autocrate. Il se mêle aussi bien de ce que nous appelons le droit public que de la vie privée de ses fidèles. Et tout ce qu’il décide est aussitôt avalisé par Allah, par une révélation, par le Coran. Tout ce qu’il décide devient alors loi non discutable et, même, non révisable, puisque dictée par Allâh. Il fonde une théocratie totalitaire.

A sa mort, après avoir maté une rébellion contre les musulmans qui a agité l’ensemble de l’Arabie, ses successeurs ne vont rien changer au système de gouvernement des peuples et des individus qu’il a instauré. Ils vont le compléter pour pouvoir l’appliquer à l’immense empire qu’ils ont constitué en quelques années par le sabre et qui demeure peuplé d’une majorité de non-musulmans. Ils ont recours à un principe ancestral chez les Arabes, la sunna, qui fonde le droit sur le précédent. Mahomet, dont le Coran a fait le Beau Modèle[5], sert de référence, avec le Livre saint, déclaré éternel et incréé, pour établir un code, la charia, qui couvre l’ensemble des activités humaines. Ce code, par d’innombrables fatouas (avis juridiques), ne cessera d’accentuer son emprise sur les individus, jusqu’à un degré qui n’a été vu dans aucune autre civilisation.

Et en raison de la sunna, qui renvoie toujours aux fondements, toute réforme de l’islam est impossible. Pendant des siècles, jusqu’à la colonisation, toutes les tentatives de modification du statu quo se sont faites en vue d’un retour à l’islam des origines, considéré comme plus pur. Jamais, jusqu’au XXe siècle, on ne vit en terre d’islam une école de pensée, un parti, ni même un intellectuel, demander la réduction de l’islam au religieux. Les nationalistes, comme Atatürk, Bourguiba, les Pahlavi, Nasser, les baasistes… furent inspirés directement par l’Occident ; ils tentèrent bien de cantonner peu à peu l’islam dans le religieux, sans le dire très ouvertement et sans jamais consulter leurs peuples à ce sujet. Que reste-t-il de leurs tentatives ? Où sont leurs disciples ? Est-ce à eux que pense Olivier Roy, quand il parle de l’échec de l’islam politique ? Pas du tout.

Olivier Roy écrit treize ans après « la révolution iranienne » par laquelle le plus occidentalisé des pays musulmans a basculé dans un régime se référant directement à la charia. C’est à ce moment que nous avons ressuscité le mot « islamisme », jadis synonyme d’islam, pour désigner un islam qui ne serait pas uniquement religieux, un islam politique. Un moyen de réduire la portée du changement survenu en Iran et de nous rassurer quant à sa pérennité et ses possibilités de contagion parmi les masses musulmanes.

Lisons notre auteur. Il semble par endroits reconnaître la confusion du politique et du religieux dans l’islam. Il écrit :

« Ni le peuple, ni le parlement, ni le souverain ne sauraient être source de la loi. L’Etat n’a pas en soi de positivité. A quoi bon définir très précisément les institutions politiques, puisque de toute façon la marge de manœuvre de l’exécutif, du législatif et du judiciaire est très faible : la souveraineté n’appartient qu’à Dieu et la loi est déjà donnée. »[6]

Rien à rejeter. Il dit même, ailleurs : « C’est un lieu commun de dire que dans… l’islam il n’y a pas de distinction entre l’ordre du religieux et celui du politique. » Excusez-moi, j’ai sauté quelques mots : c’est « dans l’imaginaire politique de l’islam » qu’il n’y a pas, selon lui, de distinction entre le politique et le religieux.[7]

Un chercheur patenté n’est pas homme à rester dans l’imaginaire. Il doit s’attacher au réel, aussi complexe soit-il.

Olivier Roy distingue entre les variétés d’islam[8] – il adore les distinguos : les islamistes radicaux (comme l’imam Khomeyni) ; les régimes fondamentalistes conservateurs (Arabie Saoudite, Pakistan) ; des mouvements qu’il qualifie de modernes et qu’il nomme néofondamentalistes (FIS algérien) qui, eux, rejettent « toutes les valeurs occidentales, ce qui n’est pas toujours le cas des islamistes »[9] et « qui n’apportent pas un nouveau modèle de société »[10].

Il fonde cette classification sur trois critères dont il dit : « On admettra qu’il ne s’agit ni de détails ni de nuances » : place du politique, de la femme et de la charia. Des chercheurs moins avisés sans doute n’auraient détecté aucune différence sur ces trois points, comme sur beaucoup d’autres, entre les trois variétés d’islam qu’il nous présente. Mais il est probable, par exemple, que, lorsqu’on considère une Afghane en tchador, une Saoudienne en burka, une Maghrébine en djilbab et hijab, les nuances sautent aux yeux d’un spécialiste subtil comme Olivier Roy.

Restons sur les islamistes dits radicaux, dont l’islam, si nous avons bien compris, mérite seul ou, au moins, en priorité le qualificatif de politique.

« Les islamistes procèdent à une relecture politique et sociale du Coran, rendue possible précisément par le contournement de la tradition musulmane. »[11]

Comment contournent-ils la tradition musulmane ?

Par exemple, « Ils introduisent le concept de révolution emprunté aux idéologies progressistes du siècle ». On pourrait faire une remarque : justement pour lutter contre les idéologies progressistes du siècle et imposer l’islam totalitaire. Mais ce n’est sans doute là qu’un détail.

Autre exemple : les banques islamiques ; elles ne sont plus islamiques, malgré tous leurs règlements, parce qu’elles visent à faire du profit. Elles sont quasiment occidentalisées. Donc – cela est dit comme en passant – on peut penser qu’elles vont échouer.

Le djihad, sujet important s’il en est. Islam politique ou non ? Ecoutez : « Le djihad ne connaît pas la frontière, donc l’inscription de l’Etat dans l’espace. Lui aussi n’a qu’une vision instrumentale de l’Etat, qui se trouve dévalorisé comme valeur. L’Etat (dawlat) est l’incarnation provisoire de la nation (mellat) musulmane ; en fait, il n’existe que dans la crise et non dans l’institutionnalisation. Le modèle éthique qui est au cœur de la notion de djihad interdit la structuration politique. »[12] La désinformation ne semble pas incompatible avec le charabia.

Par endroits, les définitions ont moins d’ambiguïté :

L’islamisme, « c’est un Etat qui a inventé une nouvelle laïcité » (sic).

Il a adopté « un modèle constitutionnaliste (même si des verrous bien placés assurent la prééminence de ceux qui ont fait la révolution), en affirmant la légitimité du suffrage universel, en transformant ce qui devait être une démocratie en système présidentialiste ».

En fait, en Iran, c’est la Constitution qui fixe la place de la charia et non l’inverse. Et notre chercheur estampillé assimile les mollahs « à nos Conseil d’Etat et Conseil constitutionnel ».[13]

« Sur des questions-clés, le droit iranien est resté peu islamisé.»[14] Et Olivier Roy cite notamment… le statut des femmes.

Nul doute, d’ailleurs, que le droit iranien soit de moins en moins islamique.

« Il suffirait d’une ouverture politique permettant à des partis véritablement différents de se présenter pour que la Constitution de la république islamique fonctionne de manière laïque, le guide devenant une sorte de « théocrate constitutionnel »[15]

Autre preuve de l’éloignement de l’Iran de l’islam : la fatoua condamnant à mort l’écrivain Salman Rushdie, émise par Khomeiny. Il paraît que, selon le système traditionnel chiite, « la fatwa aurait été automatiquement abolie par la mort de son auteur »[16]. Vous voyez bien que cet islam politique n’est plus guère islamique. On peut se demander pourquoi il se prétend tel.

Passons aux prévisions. En voici parmi les plus affirmées :

L’islam radical ne peut pas sortir d’Iran[17]. « L’activisme virulent des Frères musulmans et des wahhabis est ouvertement antichi’ite (et inversement). Le cercle de l’influence révolutionnaire de l’Iran a été celui du chiisme et non celui du radicalisme islamique »[18]

Donc, le chiisme étant « le ghetto de la révolution »[19], « le rêve universaliste et tiers-mondiste qui anime l’Iran islamique » avortera, l’islam radical est condamné à l’échec.

Et il fait grande confiance aux nationalismes, aux ethnies – les « clientélismes », dit-il – pour détruire l’islam politique, cantonné au chiisme.

Et il étaye ses prévisions :

« Le monde musulman est en fait (il aime beaucoup « en fait » – comme tous les paranoïaques, diraient certains mauvais esprits) déjà occidentalisé. La modernité est irréversible. »[20]

Notre auteur nous signale que les islamistes partent en guerre contre la musique de leur propre culture (le raï, dit-il !) et ils préféreraient la musique occidentale : il suffit, à l’en croire, d’écouter Radio-Téhéran.

« Les islamistes n’arriveront pas à endiguer la consommation justement parce que la charia protège l‘intimité familiale. »[21] Ce qui circule dans la famille est une production occidentale. Et il cite les téléviseurs, les appareils vidéo… Il aurait pu ajouter Internet et les télévisions satellitaires qui sont, n’en doutons pas, des instruments qui limitent la diffusion de l’islamisme.

Plus étonnant encore : selon lui, l’islamisme est bel et bien un accélérateur de l’occidentalisation des masses musulmanes. « Il n’y a pas de “culture“ islamiste et le kulturkampf des islamistes contre une culture qui fait obstacle à la pure dévotion fait le lit de la culture universelle : l’américanisation. »[22]

J’insiste : selon Roy, l’islamisme ne peut que hâter l’américanisation, autrement dit la victoire de son ennemi.

L’observateur de l’islam contemporain évoque en passant l’immigration en France :

« La culture “beur”, celle des immigrés prolétaires de deuxième génération, est une sous-culture de la culture dominante, et ses valeurs (musique, consommation, « look ») sont antinomiques avec l’islam. La contestation de la société française se fait au nom des valeurs de cette même société et non de l’islam ».[23] En gros, les Beurs, en développant une culture propre, ne chercheraient qu’à se fondre dans notre culture.

On attendait le futurologue lors des printemps arabes.

En février 2011, il signe : L’Iran, la fin de la révolution islamique[24] « Oui, dans toutes ces révolutions les islamistes sont absents. »

Et il en tire une conclusion : « L’islamisme est fini, comme solution politique et comme idéologie. »

Il réitère[25], le 20 février 2011, dans un entretien avec un journaliste :

« L’islamisme est fini, comme solution politique et comme idéologie.

« Je vois deux voies possibles :

« – la voie turque : passage à l’équivalent d’une démocratie chrétienne, très conservatrice, mais qui joue le jeu du parlementarisme,

« – ou une sorte d’Opus Dei, un mouvement qui dise : ”Nous, la politique, on s’en fiche. Ce qui est important pour nous, ce sont les normes religieuses”. »

« Autrement dit une salafisation des islamistes. »

Essayons de traduire : les « islamistes » se mettent tous à porter barbe et costume du septième siècle pour aller plus loin dans le fondamentalisme, ce qui devrait les éloigner de la politique et, par là, en faire des équivalents des membres de l’Opus Dei dans le catholicisme. Victor Hugo disait : « Ces choses-là sont rudes. Il faut, pour les comprendre, avoir fait ses études. »

Question du journaliste : « Mais pourquoi les électeurs ne donneraient-ils pas une majorité aux islamistes ? »

Réponse de l’expert : « Pourquoi voteraient-ils pour des gens qui n’étaient pas là pendant la révolution ? Aujourd’hui, ils ne sont pas du tout dans la contestation ».

Olivier Roy s’est-il exprimé après qu’il eut pris connaissance du résultat des élections en Tunisie et en Egypte ?

L’autre lauréat du prix Lyssenko 2013 ne doit pas avoir dépassé les quarante ans, mais ses titres et son œuvre sont déjà considérables.

Raphaël Liogier est docteur en sciences politiques pour une thèse, soutenue en 2000 à l’université d’Aix-Marseille : Introduction à une approche politique de l’occidentalisation du bouddhisme. Le patron de sa thèse était Bruno Etienne, prix Lyssenko en 2001, et fondateur, à Aix-en-Provence, de l’Observatoire du religieux, dont Raphaël Liogier deviendra bientôt le directeur. Liogier est également professeur des universités à l’Institut d’études politiques d’Aix-en-Provence et à l’Institut de management public et de gouvernance territoriale, à Aix.

Liogier a publié un premier livre en 1999, dont le titre marquait sa volonté de voir large : Jésus, Bouddah d’Occident.[26]

En octobre 2012, il nous a livré un ouvrage qui restera dans les annales, pourtant riches, de la désinformation : Le mythe de l’islamisation. Essai sur une obsession collective[27].

Mythe. Obsession. Comme « islamophobie ». Le diagnostic s’impose : Ceux qui constatent une montée en puissance de l’islam en Occident et s’en inquiètent sont des malades mentaux. Ces malheureux procèdent à un « glissement de sens » que leur perturbation psychique doit expliquer. Selon eux, « ce n’est pas seulement l’islamisme qui est à redouter, mais l’islam en tant que tel »[28]. Le phénomène est d’autant plus préoccupant, que, dit-il, il touche l’ensemble des pays européens.

Il convient donc de rechercher les origines de ce « glissement de sens ».

« Au commencement était l’angoisse démographique. »

Le chercheur cite aussi bien de Gaulle, qui ne voulait pas que Colombey-les-deux églises devînt un jour Colombey-les-deux-mosquées, le sociologue Alfred Sauvy, qui aurait dit[29] quelque chose comme « si on ne peut avoir comme immigrés que des Arabes, mieux vaut pas d’immigrés du tout », ou encore la démographe Michèle Tribalat, qui conteste les chiffres officiels sur l’immigration en France…

Des dévoyés comme ceux-là ont mal interprété le discours prononcé par le président algérien Boumediene, à la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, en mars 1974 : « Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère sud pour aller dans l’hémisphère nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire »[30]. Il n’y a là rien de bien méchant : « De la phraséologie tiers-mondiste ». Liogier cite encore une phrase, plus récente (elle date de 2003), du chef palestinien, Yasser Arafat. « Nous gagnerons grâce aux utérus de nos femmes ». Mots qu’il convient d’inscrire « dans une logique d’intimidation de l’ennemi israélien et, non, évidemment (je souligne), comme un programme d’islamisation ».

Evidemment, selon Liogier, la population musulmane est en décrue partout dans le monde. En France, le taux d’accroissement migratoire est resté le même depuis trente ans et on remarquera que la part des Asiatiques, des Européens non-membres de l’Union Européenne, et des ressortissants de l’Amérique du sud et du nord s’est « accrue considérablement »[31] Autre chiffrage donné comme certain par notre spécialiste : le nombre des entrées irrégulières dans notre pays « se situe entre 10.000 et 20.000 personnes par an »[32]. On se demande à partir de quelles statistiques, dans ces conditions, l’imam de Drancy, Hassen Chalgoumy, champion incontesté de « l’islam de France » et qui ne peut être, lui, suspecté de céder à « l’angoisse démographique », comme de Gaulle, Alfred Sauvy et d’autres…, en arrive à évaluer le nombre des musulmans présents sur notre territoire à 15 millions[33].

Comment résumer un monument de désinformation comme le dernier livre de Liogier ?

En vrac :

Il n’y a évidemment pas de plan de conquête islamique sur l’Europe : Bat Yeor, avec son mythe Eurabia, Renaud Camus, qui parle d’un remplacement de population, Richard Millet, qui confond islam et islamisme, votre serviteur, qui a fait état des révélations d’un islamiste sur un plan de conquête très élaboré… tous des malades mentaux ou des demeurés[34]. Ce que prouvent leur rejet de l’entrée de la Turquie en Europe ou le fait qu’ils se méfient d’un Tariq Ramadan : ce théologien « n’a pas un double langage ». Il a à « répondre à la double contrainte d’être entendu par le grand public et de ne pas contrarier ses ouailles ».

Les islamophobes font une « interprétation délirante des apparences »[35], comme le regain de ferveur religieuse, le développement des produits halal en grande surface, la concentration urbaine, la criminalité. Et que dire du prétendu antijudaïsme des musulmans alors que les actes antimusulmans sont en hausse constante ?

Dans une « ambiance collective paranoïde »[36], les mesures liberticides touchant les musulmans se multiplient. « Les trois domaines les plus touchés sont : l’emploi (refus d’embauche, licenciement, pression au travail), l’éducation (accroissement des contraintes, interdictions, y compris à l’université) et la pratique religieuse (entraves arbitraires multiples, limitation du nombre des lieux de culte) »[37].

Tout est à craindre du « nouveau populisme européen : une obsession transnationale »[38]. Les réactions des Européens à la présence de l’islam sur le vieux continent, comme le vote contre les minarets en Suisse, ne sont qu’un début.

Bref, il faut parler de « contresens européen » face à « l’« hypermodernité musulmane ».

Exemples de cette « hypermodernité musulmane » :

Les femmes doivent lutter contre leur entourage pour porter le voile[39]. On apprend que certaines qui portent le voile intégral ont créé une association dénommée « les Amazones de la liberté ». C’est plus que moderne, n’est-ce pas ? « ça déchire ». Des courants esthétiques se déploient, comme le hijab avec jeans moulants, le style lolita musulmane…[40]

Et, Liogier nous en donne l’assurance, ces transformations concernent « l’ensemble des sociétés islamiques en Iran, au Pakistan, dans la Péninsule arabique, au Maghreb, au Proche-Orient ».

Dans sa conclusion, le chercheur nous explique que l’islamisation a été inventée par les Européens pour se soigner. Citation : « Comme un malade qui se prendrait pour Napoléon, mais qui aurait été vraiment Napoléon et ne serait plus qu’un simple citoyen, l’Europe est nostalgique de sa gloire passée. En cela le musulman métaphysique à la fois nourrit et résorbe la neurasthénie européenne »[41].

Au bout du compte (du conte ?), iI vend la mèche : « Les pages qui précèdent n’ont en aucun cas pour but de suggérer que tout irait bien dans l’islam, mais seulement de montrer qu’il s’agit d’une religion comme les autres, avec ses modérés et ses fanatiques »[42].

L’islam, une religion. « Une religion comme les autres. » Et seulement une religion.

C’est là qu’il faut chercher la racine de la désinformation, paranoïaque et innocente ou délibérée et malhonnête, de collaborateurs européens de l’islam dans son entreprise actuelle d’asservissement de nos peuples et de destruction de notre civilisation.

L’islam réduit à une religion est une tromperie qui remonte aux années vingt du siècle dernier quand certains intellectuels, catholiques notamment, déjà travaillés par « la mauvaise conscience coloniale », ont cherché à définir un islam « présentable » à des démocrates. Le maître d’œuvre de cette manipulation fut Louis Massignon, immense érudit, mais esprit tourmenté et faux, qui aurait mérité largement un prix Lyssenko. Trois affirmations furent mises à la mode :

– L’islam est un des trois monothéismes. Sauf… Sauf que les musulmans définissent les chrétiens comme des associateurs, des polythéistes, en utilisant le mot (mushrik) qui désignait les polythéistes de La Mekke.

– Juifs, chrétiens et musulmans sont tous enfants d’Abraham, comme le disent avec insistance les musulmans. Sauf que les musulmans considèrent que les Juifs et les chrétiens ont falsifié le message donné par Allah à Abraham, qu’ils ont trahi l’héritage. Enfants certes, mais enfants dénaturés, maudits, à asservir ou tuer, et, de toute façon, condamnés à l’enfer pour l’éternité.

– Comme les musulmans, Juifs et chrétiens sont gens du Livre. Expression qui sert à justifier le statut diminué de ceux-ci, qui sont en fait des dhimmis, des protégés par les musulmans des musulmans eux-mêmes, des Untermenschen.

L’islam-seulement religion est peut-être la grande manœuvre de désinformation depuis un siècle. En tout cas, celle qui a eu la vie la plus longue, puisque, aujourd’hui encore, elle est bien vivace.

Pourtant, démontrer que l’islam ne peut être défini seulement comme une religion, selon le droit de notre république, est une tâche des plus aisées. Il suffit de lire la loi de 1905, qui définit en France les rapports entre l’Etat et les religions, entre le politique et le religieux.

L’article premier précise : « La République assure la liberté de conscience ».

Ce qui peut se traduire par : si une organisation, quelle qu’elle soit, ne reconnait pas la liberté de conscience, elle se met en contradiction avec le droit de la République. En particulier, elle ne peut prétendre au statut juridique de « religion » selon la loi de 1905. Pour la République française, là où il n’y a pas liberté de conscience, il n’y a pas religion.

Or l’islam refuse la liberté de conscience : un musulman ne peut sortir de l’islam sous peine de mort ; un enfant de musulman ne peut être que musulman et il lui sera interdit donc à lui aussi de quitter l’islam ; une musulmane ne peut épouser qu’un musulman… CQFD.

Alors, pourquoi la désinformation sur l’islam-religion subsiste-t-elle ? Pourquoi a-t-elle ses défenseurs, comme Olivier Roy et Raphaël Liogier ? Pourquoi tous les partis politiques qui se succèdent en Europe à la tête des Etats la reprennent-ils à leur compte sans même examiner la réalité qu’elle recouvre ?

Parce qu’elle est pratique.

D’abord pour les Européens, qui n’ont jamais voulu poser le problème de l’islam chez nous, parce qu’ils ne savent pas quelles solutions lui apporter.

Une religion, qu’est-ce que c’est ? Une foi, des croyances, qui regardent chacun, plus des rites, qui ne dérangent personne… Religion ? Mais, en Europe, la pratique s’affaiblit sans cesse : les églises se vident ; les mosquées finiront par subir le même sort. Les printemps arabes ne nous ont-ils pas démontré la soif qu’avaient les peuples musulmans d’une démocratie à l’occidentale, laïque et soucieuse de la liberté d’opinion ?

L’islam-religion est aussi très pratique pour les musulmans. Derrière ce masque, ils peuvent mener la guerre universelle et perpétuelle décrétée dès la mutation de l’islam à Médine. Ils utilisent une sorte d’aïkido en abusant de nos valeurs : liberté de conscience, tolérance… Si l’islam est une religion, il est tabou pour ces naïfs d’infidèles. Sa critique devient « incitation à la haine des personnes à cause de leur croyance », attitude passible des tribunaux. En outre, ces benêts vont vouloir offrir aux adeptes de la deuxième religion de France et d’Europe, au nom de l’égalité, les moyens d’exercer leur culte (mot inconnu en islam où tout est culte, depuis la manière de se couper la barbe jusqu’à la conduite à tenir pour faire ses besoins). Ainsi, le nombre des mosquées est passé de 1 en 1960 à 150 en 1975, 1500 en 2000, 2500 aujourd’hui, comme s’il s’agissait seulement de lieux de prière, alors que ce sont des écoles, des centres de formation continue et de propagande, des bureaux d’état-civil… pour le moins ! Et dès qu’une mosquée est construite, la pression sociale se fait plus forte : les femmes doivent se voiler, tout le monde est soumis à l’obligation du ramadan… Dès lors, sûrs de leur tranquillité, les djihadistes de la taqiyya ne se gênent pas pour nous narguer. Le nom de mosquée le plus répandu est, qui le sait ? qui s’en étonne ? qui s’en offusque, qui réagit ? al-fath : la conquête.

Les Européens refusent de sortir du confort que leur procure l’islam-religion. Obligés de constater le rejet massif de nos peuples à l’égard de l’islam, prenant plus ou moins conscience des dangers de cette civilisation hégémonique, les lâches ont un dernier argument pour justifier leur passivité : « Une religion est toujours réformable. Regardez ! Nous allons créer l’islam à la française. » Bien sûr ! Un islam différent de celui des cinquante-sept pays de l’Organisation de la coopération islamique, la plus grande organisation mondiale après l’ONU, et en outre la plus unie : les votes y sont quasiment toujours unanimes. Comment peut-on fonder quelque espoir sur une stupidité, une utopie, une impossibilité, comme l’islam dit à la française ? Disons-le avec netteté : les politiciens, les intellectuels, les journalistes qui nous vendent ce truc sont, au choix, des ignorants, des imbéciles, des lâches ou des corrompus. Quant aux imams qui sont les orateurs de cet islam-là et qui sont censés en être les architectes, ce sont tous des taupes en mission de propagande dans une guerre par le remplacement de population et la taqiyya. Comment leur en vouloir ? Leur devoir le plus sacré est de répandre l’islam, le vrai islam, le seul qui existe, et ils sont autorisés par leur loi à mentir aux infidèles. Leurs mensonges sont si gros que, s’ils avaient l’imprudence de les prononcer au Pakistan ou en Arabie saoudite, ils seraient vite coupés en deux ou pendus, et, partout ailleurs dans la Maison de l’islam, réduits au silence dans des cachots dont on ne sort pas.

Ainsi, les Européens contribuent à leur propre défaite, à leur mise en servitude, prélude à la disparition de leur civilisation tout entière, car l’islam est un tueur de civilisation. Anéantir les autres civilisations est la mission qu’assigne aux musulmans les textes fondateurs de leur totalitarisme, toujours en vigueur, jamais discutés, impossibles à réformer, toujours mobilisateurs.

Au siècle dernier, par peur de regarder la vérité en face, les démocrates ont refusé de dire : « Le nazisme est mon ennemi ; le communisme est mon ennemi ». De telles phases prononcées avec force par les gouvernants de la France face au nazisme dans les années trente auraient évité que les Allemands « modérés » sombrent à la fascination du totalitarisme, que les Britanniques jouent contre nous du renforcement de l’Allemagne, que nous perdions notre alliée l’Italie… La Deuxième Guerre mondiale, avec ses millions de morts, aurait-elle eu lieu ? Nous devons oser dire : « L’islam est notre ennemi » et agir en conséquence, si nous voulons arrêter la marche vers le pire dans laquelle nous nous sommes engagés.

Les lauréats du prix Lyssenko de cette année ne sont pas de « petits rigolos ». La désinformation dont ils se rendent complices vise à la fin de nos libertés, à l’asservissement de notre peuple. Elle peut déboucher sur la tragédie.

En dénonçant la désinformation dont ils se rendent coupables, le jury du prix Lyssenko a conscience d’avoir fait œuvre utile, d’avoir bien servi la cause de la liberté.

René Marchand


[1] Editions du Seuil

[2] Coran. Sourate 108

[3] Coran : 2.212

[4] Cf. les hadïths, recueils des faits et dits du Prophète (qui sont, avec le Coran, les deux seules sources de Loi), ainsi que les biographies retenues par la tradition musulmane (Ibn Ishâq, Tabarî).

[5] 33. 21 et passim.

[6] Page 86

[7] Page 27

[8] Page 57

[9] Page 246

[10] Page 238

[11] Page 59

[12] Page 193

[13] Page 218

[14] Page 219

[15] Page 219

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[17] Page 145

[18] Page 234

[19] Page 233

[20] Page 241

[21] Page 239

[22] Page 242

[23] Page 245

[24]Editions Sonores De Vive Voix. Paris

[25] Rue 89

[26] Calmann-Lévy

[27] Editions du Seuil

[28] Page 13

[29] Page 28

[30] Page 57

[31] Page 70

[32] Page 72

[33] Hassen Chalghoumy et Farid Hannache : Pour l’islam de France. Le Cherche Midi

[34] Pages 100 et suivantes

[35] Page 121

[36] Page 177

[37] Page 191

[38] Page 153

[39] Page 197

[40] Page 195

[41] Page 209

[42] Page 201