Par les travaux de ses commissions, les livres et les études qu’il publie, les réunions qu’il organise, le Carrefour de l’Horloge s’est imposé comme une force d’analyses et de propositions qui intervient dans le débat des idées pour promouvoir les valeurs libérales, nationales et démocratiques inscrites dans la tradition républicaine.

La politique ne se réduit pas à la gestion technique des affaires, aux rivalités de personnes ou de partis, aux « petites phrases » qui ponctuent les affrontements électoraux. Elle doit être fondée sur une vision de l’histoire, sur des valeurs, sur une certaine idée de l’homme et de la société. Elle suppose l’élaboration d’un langage et la définition d’une stratégie qui conditionnent la victoire. Dans cette perspective, la réflexion du Carrefour de l’Horloge est attentive aux évolutions de la vie culturelle, en France et à l’étranger, aux acquis des sciences de l’homme, aux grands défis du monde contemporain.

Créé en 1974 par des hauts fonctionnaires issus des grandes écoles, le Club de l’Horloge, désormais Carrefour de l’Horloge, est aujourd’hui un laboratoire de pensée parmi les plus actifs et les plus productifs de la droite française. Il s’est ouvert aux responsables des entreprises, aux membres des professions libérales et aux universitaires qui souhaitent travailler en toute indépendance au renouvellement doctrinal de la droite. Il multiplie les échanges et rencontres entre universitaires et hommes de terrain, entre experts et élus : car l’activité politique doit être branchée sur les grands courants culturels et scientifiques du monde moderne ; elle doit aussi s’inscrire dans la dimension de l’histoire.

Des valeurs libérales, nationales et démocratiques

Deux grandes forces sont à l’œuvre, dans le monde : la liberté et l’identité. A l’Est et à l’Ouest, au Nord et au Sud, les peuples découvrent que la liberté est la voie de la prospérité ; ils puisent dans leurs traditions culturelles, religieuses, éthiques, les sources de leur identité, et donc les ressources de leur vitalité.

Le socialisme égalitaire, partout, sous toutes ses formes, régresse et se tient sur la défensive. En France, il a perdu une bonne part de sa force d’attraction, bien qu’il ait gardé un poids considérable, grâce à son redéploiement idéologique, et aussi aux erreurs de stratégie et aux carences doctrinales de ses adversaires. 

Les valeurs libérales progressent : parce qu’un pays est d’autant plus prospère et puissant que la sphère du marché s’étend et que l’emprise de l’Etat sur l’économie diminue ; parce que, dans un pays libre, régi par le droit, les compétences de chacun sont mieux utilisées pour le bien-être de tous. Le libéralisme est issu de la tradition européenne, et singulièrement française ; il répond aux exigences d’une économie moderne, fondée sur l’initiative, l’intelligence et le talent des hommes.

Dans les grands pays occidentaux, le progrès des valeurs libérales s’accompagne d’une montée des valeurs nationales. Le socialisme s’est nourri du déracinement ; le libéralisme puise aujourd’hui son essor dans l’enracinement. Comme au siècle dernier, les souffles mêlés de la liberté et du patriotisme passent sur l’Europe, à l’Est et à l’Ouest. Le libéralisme s’adresse à la raison, le patriotisme au cœur. Pour être populaire, le libéralisme doit être national.

Le libéralisme national doit s’appuyer sur des valeurs démocratiques, conformes à l’idéal de l’homme européen, maître de lui-même et prêt à assumer son destin. Or, la France souffre d’un déficit de démocratie, d’une crise de la représentation. Les lobbies et féodalités de toute nature imposent la tyrannie du statu quo ; ils freinent les évolutions libérales ; ils négligent ou méprisent les aspirations nationales ; ils contribuent à creuser un fossé entre le peuple et les dirigeants. Le peuple doit pouvoir s’exprimer directement sur les sujets qui le préoccupent (sécurité publique, sécurité sociale, éducation). Comme d’autres grandes démocraties (Suisse, Etats-Unis…), la France doit adopter la procédure du référendum d’initiative populaire pour rendre le pouvoir au peuple.

Tous les courants de la droite française peuvent s’unir et rassembler une majorité du peuple autour de ces valeurs, conformes à nos principes républicains et fidèles aux plus anciennes traditions des peuples européens.