Albert Jacquard, prix Lyssenko en 1990 pour l’ensemble de son œuvre

Un schéma théorique simpliste et fallacieux
Albert Jacquard défend une conception de l’homme qui n’a rien d’original : c’est celle de l’utopie égalitaire, mais il a mis au point une argumentation qui lui est propre. Son schéma théorique, reproduit depuis quinze ans dans une dizaine d’ouvrages, s’articule en trois temps. 1) Après avoir souligné à juste titre que chaque homme est un être unique qui dispose depuis sa conception d’une formule génétique particulière, il laisse entendre que le lien héréditaire n’existe pas : « Chaque être ne va plus être capable que de produire des êtres issus de lui, mais totalement différents de lui. » (1) Ce « totalement » est absurde. S’il n’y avait aucune ressemblance entre les enfants d’une part, les parents et les aïeux d’autre part, la génétique ne serait plus la science de l’hérédité. Yves Christen forçait à peine le trait lorsqu’il écrivait que, selon A. Jacquard, « les gènes des parents se perdent dans la nature, on n’en trouve nulle trace chez les enfants » (2). A. Jacquard ne dit pas cela à la lettre, mais c’est bien dans l’esprit de ce qu’il dit. Lyssenko se contentait de nier le rôle des gènes dans l’hérédité. A. Jacquard va plus loin : il procède à la liquidation de la notion d’hérédité… Lorsqu’il explique que les hommes ne transmettent pas leurs caractères à leur descendance, mais seulement leurs gènes, il utilise un argument de cour de récréation : « Ce n’est pas moi qui t’ai tapé, c’est ma main. » Les gènes sont le véhicule de l’hérédité, leur existence ne fait pas disparaître le fait de l’hérédité. Le génotype est à la fois un héritage et une création, grâce aux lois de la reproduction sexuée. Les gènes sont une « tradition biologique » qui relie l’homme à ses aïeux et assure la continuité charnelle d’une lignée. La manipulation des données scientifiques effectuée par A. Jacquard n’est pas sans portée idéologique : elle pose chaque individu comme un être sans racines, sans passé ni avenir. Elle le laisse sans armes face aux conditionnements totalitaires. 2) Dans un second temps, A. Jacquard affirme que l’homme aurait la capacité de s' »autoconstruire », c’est-à-dire, si on le comprend, de créer sa propre nature. Il met en exergue de son livre Inventer l’homme cette phrase de Jean-Paul Sartre, tirée de L’Existentialisme est un humanisme : « L’homme, sans aucun appui et sans aucun secours, est condamné à chaque instant à inventer l’homme. » (3) A. Jacquard suggère que les gènes ne comptent pas pour grand-chose dans notre identité. Son argument est qu’il y a bien davantage d’information dans le montage des synapses du cerveau que dans le patrimoine génétique. Pour montrer l’erreur du raisonnement, prenons une comparaison. Les plans d’un architecte contiennent infiniment moins de détails qu’il n’y en a dans la construction de notre maison. Ils ne précisent pas la couleur et l’épaisseur de la moquette en chaque endroit de la salle à manger. Ces diverses informations n’ont pas toute la même importance : la maison n’a pas été construite sans plans. Au demeurant, même si A. Jacquard avait raison sur ce point, il faudrait en conclure que l’homme est au départ une table rase et ensuite modelé par l’environnement, et non qu’il a la faculté de s' »autoconstruire ». Heureusement, ce n’est pas le cas. L’hérédité est un programme ouvert qui nous donne la possibilité de « devenir nous-mêmes » en puisant dans l’environnement les informations qui nous manquaient à l’origine. Notre liberté est ancrée dans l’hérédité (4). 3) La dernière étape du raisonnement d’A. Jacquard ne laisse pas d’être affligeante en raison de son incohérence. De ses postulats, A. Jacquard devrait conclure que l' »homme » n’existe pas, comme l’estimait Joseph de Maistre, et il devrait se rallier à un nominalisme radical. Or, le voilà qui paraît réinventer la nature humaine, qu’il vient de nier, en la baptisant « humanitude ». Ce mot, qui imite le néologisme forgé par Léopold Senghor, la « négritude », n’a aucune signification claire. Il permet simplement à son inventeur de se draper dans les bons sentiments qui plaisent tant aux élites cosmopolites : « refus de l’exclusion », « antiracisme », préférence étrangère, culpabilisation de l’Occident… Pour un lecteur objectif de Cinq milliards d’hommes dans un vaisseau (par exemple), le brouillard des mots ne dissimule pas le vide sidéral de la pensée (5). Un négationnisme absurde 1) A. Jacquard se donne beaucoup de mal pour nier que l’intelligence et les différences d’intelligence soient héréditaires. Pour occulter les conclusions scientifiques, il utilise un procédé constant, qui devient presque efficace à force de répétitions. Il prétend que ces expressions n’ont pas de sens. Le grand public peut s’y laisser prendre. Dans Eloge de la différence, il écrit : « La plupart des déclarations que nous lisons sur ce sujet commencent par (…) : « La grande majorité des savants admettent que… », et se poursuivent par : « L’intelligence est déterminée à 80 % par le patrimoine génétique et à 20 % par le milieu. » Cette phrase (…) n’a rigoureusement aucun sens. » (6) Contrairement à ce qu’affirme avec aplomb le Pr. Jacquard, cette phrase ne manque pas de sens. Il est vrai que celui-ci doit être précisé. Dans cet ouvrage, l’auteur se charge lui-même, quelques lignes plus loin, de détruire son objection (il a été plus adroit dans les autres) : « Les pourcentages n’ont de sens que si les deux causes évoquées, hérédité et milieu, ont des effets indépendants et additifs. » Bien entendu, les nombreux auteurs qui emploient la formule en cause admettent cette hypothèse d’additivité. A. Jacquard est en droit de la contester. Il a tort de dire qu’elle n’a pas de sens. Ici, le trucage est évident. Dans La Politique du vivant, nous référant pour notre part aux travaux de Hans Eysenck et Arthur Jensen, nous écrivions : « Jensen a mis au point une formule générale permettant d’estimer l’héritabilité à partir de corrélations entre parents d’un degré quelconque : il a ainsi montré que l’intelligence avait une héritabilité de 0,80 – valeur déjà trouvée par Burt. Les différences génétiques expliquent donc 80 p. 100 des différences de Q.I., les 20 pour 100 restant devant être attribués à l’environnement. Il s’agit là d’un fait incontestable, au moins comme ordre de grandeur; son importance ne peut manquer d’être considérable, spécialement dans le domaine de l’éducation. » (7) Citant partiellement cet alinéa, A. Jacquard n’a pas craint de déclarer : « Tous les généticiens savent que de tels chiffres, ainsi présentés, n’ont non seulement aucune base sérieuse, mais aucun sens. » (8) Ici, la désinformation est à son maximum. « Tous les généticiens », dit A. Jacquard ? Nous n’en citerons qu’un seul, fort réputé, Theodosius Dobzhansky, qui écrivait dans Genetic Diversity and Human Equality : « Le Q.I. est à peu près aussi héréditaire que la taille chez l’homme. Son héritabilité est bien plus grande que celle de la capacité de ponte des poules, ou celle du rendement du maïs. » Et il précisait : « Jensen propose une estimation générale de 81 %. » (9) Plus modeste que M. Jacquard – ou mieux informé -, Dobzhansky signale au passage que ce problème n’est pas de la compétence des généticiens et renvoie aux travaux des psychologues qui l’ont étudié. En invoquant l’autorité « des généticiens », A. Jacquard a commis une bourde. 2) A. Jacquard fait partie de la petite cohorte bruyante qui nie l’existence des races. Th. Dobzhansky déclare à ce sujet : « Certains « personnes compétentes » (…) proclament que les races humaines n’existent pas et que le terme « race » lui-même devrait être banni du dictionnaire. Cette proposition est souvent motivée par un désir louable de contrecarrer la propagande raciste. Mais faut-il pour cela nier l’existence des races ? Ou bien une telle dénégation aura-t-elle pour seul effet de réduire le crédit des hommes de science qui la soutiennent ? » (10) A. Jacquard a diffusé dans notre pays les raisonnement biaisés du scientifique américain Richard Lewontin. Celui-ci, pour contester la pertinence des classifications raciales, fait ressortir que la variation génétique est plus importante à l’intérieur de n’importe quelle population qu’entre celle-ci et toute autre. On pourrait aussi bien, sur cette base, refuser l’existence des espèces, puisque, par exemple, le système sanguin ABO se retrouve chez les chimpanzés. On pourrait encore nier la différence des sexes. Les différences raciales portent essentiellement sur certains gènes. Ceux-ci ne seront bien connus que lorsque le génome humain aura été entièrement « exploré », ce qui est une vaste entreprise. En attendant, on peut tout au plus observer des corrélations statistiques entre ces gènes, que l’on pourrait qualifier proprement de raciaux, et certains autres, comme ceux qui déterminent les groupes sanguins. Il n’y a pas lieu d’accepter le réductionnisme de certains spécialistes de la génétique des populations. Pour autant, l’hématologie géographique est riche d’enseignement sur les races et l’histoire des races, notamment parce qu’elle met en évidence des « marqueurs raciaux » propres à telle catégorie raciale (par exemple le groupe Diego pour la race jaune ou « mongoloïde »). Il est vrai que M. Jacquard dit que les marqueurs raciaux n’existent pas (11) ! Conclusion : un univers orwellien Comme dans le célèbre roman d’Orwell, 1984, A. Jacquard proscrit l’usage de certains mots sous prétexte que leur sens est souvent vague dans le vocabulaire courant. C’est chez lui un véritable tic, ou plutôt un système. Il est vrai que les savants doivent faire l’effort de préciser les concepts qu’ils emploient. Vilfredo Pareto a beaucoup insisté sur ce point, et, après lui, Fritz Machlup (12). Dans le cas d’A. Jacquard, il ne s’agit pas de progresser dans l’analyse, mais de la rendre impossible. Il déclare ainsi que « certaines questions ne devraient pas être posées », parce qu’elles n’ont pas de sens (13). Dans une société communiste, il est impossible de demander la liberté, puisque les libertés « bourgeoises » sont une duperie, et que la vraie liberté est celle d’obéir au parti communiste. Dans l’univers mental élaboré par A. Jacquard, il est interdit de parler d’hérédité ou de races, puisque le sentiment de notre « humanitude » doit suffire à notre bonheur. L’auteur explique inlassablement que les opinions courantes n’ont aucun fondement et que nous sommes trompés par le témoignage de nos sens. Nous voyons que les races existent, alors qu’elles n’existent pas, dit A. Jacquard. La mission de la science ne consiste pourtant pas le plus souvent à expliquer aux gens que les phénomènes observés par eux n’existent pas, elle est plutôt d’en découvrir les causes. Lorsque Newton voit tomber une pomme, il élabore la théorie de la gravitation. Imaginons le Pr. Jacquard dans la même situation : il soutiendrait que la pomme n’est pas tombée, et se gausserait ensuite de la crédulité des gens qui voient tomber la pomme, avant de condamner sévèrement l' »idéologie de la gravitation », puis de conclure que Newton est « un âne bâté » (comme Engels l’avait déjà estimé avant lui). Il est navrant que cette pensée indigente soit devenue pour ainsi dire la doctrine officielle de notre éducation nationale. Il est dramatique que le terrorisme intellectuel de la gauche cosmopolite entrave le progrès et la diffusion des connaissances dans le domaine de la biologie et des sciences de l’homme.

(1) Moi et les autres, Seuil, 1983, p. 28. Souligné par nous.
(2) Le Figaro-Magazine, 8 mars 1980.
(3) Inventer l’Homme, Ed. Complexe, 1983. Cf. Jean-Paul Sartre, L’Existentialisme est un humanisme, Nagel, 1970, p. 38 – A la décharge d’A. Jacquard, on remarquera que la même contradiction apparaît dans la pensée de son maître Sartre, qui, après avoir nié la « nature humaine », se réfère à la « condition humaine », ce qui revient au même, comme Naville le fait observer (cf. L’Existentialisme est un humanisme, op. cit.).
(4) Sur cette conception de la liberté, voir Henry de Lesquen et le Club de l’Horloge, La Politique du vivant, Albin Michel, 1979.
(5) Cinq milliards d’hommes dans un vaisseau, Seuil, 1987.
(6) Eloge de la différence, Seuil, 1978, p. 176.
(7) Henry de Lesquen et le Club de l’Horloge, La Politique du vivant, Albin Michel, 1979, p. 140. Nous indiquions en note (p. 295), à propos de Cyril Burt, qu’on avait cherché à « déconsidérer l’ensemble de ses travaux ». A. Jacquard a repris souvent les accusations de fraude portées contre Burt par L. J. Kamin. Or, la mémoire de Burt a été lavée de tout reproche par l’ouvrage de Robert B. Joynson, The Burt Affair, Routledge, Londres, 1989. De toute manière, conclut Robert Plomin, « on pourrait retirer les données recueillies par Burt de la littérature sur le Q.I. sans modifier la conclusion que les facteurs génétiques sont d’une importance majeure ». (Behaviors Genetics, vol. 19, n° 6, 1989).
(8) Le Matin, 26 juillet 1979. Souligné par nous.
(9) Voir Theodosius Dobzhansky, Genetic Diversity and Human Equality ; trad. fr. : Le Droit à l’intelligence. Génétique et égalité, Ed. Complexe, 1978, p. 22.
(10) Op. cit., p. 63.
(11) Moi et les autres, Seuil, 1983, p. 56.
(12) Vilfredo Pareto, Traité de sociologie générale, Droz, 1968 ; Fritz Machlup, Essais de sémantique économique, Calmann-Lévy, 1971.
(13) « Certaines questions peuvent être intrinsèquement mauvaises, parce que mal posées. » (Libération, 2 avril 1979).

ANNEXE

Discours parallèles Lyssenko et alii Albert Jacquard,

LES GENES ET L’HEREDITE :

Prétendre qu’il existe dans un organisme certaines particules minuscules, les gènes, responsables de la transmission des caractères héréditaires, est une pure fantaisie, qui ne repose sur aucune base scientifique. (Revue Biologiya v Chkole, J.M., p. 188) Les êtres sexués ne peuvent transmettre leurs caractères. Ils ne transmettent, et encore partiellement, que leurs gènes. (Moi et les autres , p. 28) De nombreux orateurs du parti de Lyssenko (…) avaient bel et bien nié l’existence des gènes, ou leur importance comme base matérielle de l’hérédité. (Julian Huxley, D.B., p. 108) L’invention des gamètes (…) consiste à rompre la chaîne des êtres qui se succèdent de génération en génération (…). Chaque être ne va plus être capable que de produire des êtres issus de lui, mais totalement différents de lui (…). Nous sommes tentés de voir une liaison biologique directe entre parents et enfants : « mon » enfant, ce possessif est très abusif. (Inventer l’Homme, pp. 40 et 43)

INTELLIGENCE ET HEREDITE

L’humanité tout entière appartient à une seule espèce biologique. Il a donc fallu que la science bourgeoise invente une lutte à l’intérieur de l’espèce (…). Les capitalistes ont des millions, les travailleurs vivent dans la pauvreté, parce que les premiers, du fait de leur hérédité, sont supposés plus intelligents, plus capables que les seconds. (Lyssenko, J.M., p. 143) Qui n’a l’occasion de lire que « l’intelligence dépend à 80 % des gènes et à 20 % du milieu » ? (…). Par suite de quelles aberrations, ou pour camoufler quels desseins, des phrases semblables ont-elles pu être dites, écrites et répétées à propos de notre espèce ? (Moi et les autres, pp. 34 et 39-41) (Le) weismannisme-morganisme, avec sa théorie d’une substance héréditaire immortelle (…), a servi à justifier l’exploitation des travailleurs, le colonialisme et la discrimination raciale. (Platonov, J.M., p. 190) Le chômage serait-il un caractère « génétique » dans l’espèce humaine ? (…). Il suffit de changer les règles sociales pour que le lien observé disparaisse totalement. (Moi et les autres, pp. 45-6)

LA BIOLOGIE EST REACTIONNAIRE

L’anthropologue Levit (…) a fourni à ceux qui détestent l’humanité du « matériel » sur la prétendue « détermination héréditaire » de l’homme et a mérité ainsi la gratitude des adversaires endurcis du marxisme. (Prezent, J.M., p. 78) Il semble que bien des erreurs de raisonnement sont provoquées par la tendance plus ou moins consciente à assimiler « détermination génétique » et « fatalité ». (Moi et les autres, pp. 39-41) La société bourgeoise (…) estime qu’elle n’a rien à gagner à reconnaître la théorie du progrès. (Elle) préfère la théorie de l’immutabilité (…). Cette « théorie » conduit à la contemplation passive des prétendus phénomènes éternels de la nature. Voilà pourquoi cette pseudo-science, lorsqu’elle tombe entre les mains d’un Hitler, devient un instrument parfait pour étayer une monstrueuse théorie raciste. (Polyakov, J.M., pp. 155-6) La sociobiologie représente la forme moderne d’un courant de pensée dont les origines sont fort lointaines (…). Une telle doctrine, dès qu’elle est appliquée à l’espèce humaine, est fondamentalement politique : c’est la façon d’organiser la cité qui est en cause. Affirmer que la xénophobie, le sens de la propriété, ou le besoin de dominer, sont « naturels », c’est prendre partie en faveur d’une certaine situation sociale. (L’Héritage de la liberté , p. 11) LA BIOLOGIE, SCIENCE HITLERIENNE Ce qu’il faut, c’est assurer dans l’avenir la formation de la génétique, en tant que science, à partir de la théorie du développement, et non pas la convertir en domestique des services de Goebbels (…). Les darwiniens ne sont pas contre la génétique. Ils sont contre la déviation fasciste de la génétique, contre l’utilisation fasciste de la génétique dans des buts politiques ennemis du progrès de l’humanité. (Yakovlev, J.M., pp. 80-1) Le réflexe de beaucoup est de conclure à une inégalité : les hommes sont différents, « donc » certains sont supérieurs, d’autres inférieurs ; les Juifs sont différents des Aryens, « donc » ils sont inférieurs et doivent être éliminés. Les tragédies passées montrent combien il est nécessaire de dénoncer les contresens à propos des données de la biologie. (Le Monde, 19 juillet 1979)

DIVAGATIONS

Le zygote n’est pas fou. (Lyssenko, J.M., p. 233) « Deux et deux font quatre » ; non : « Deux et deux font vingt-deux ». (Moi et les autres, p. 35)

LA SCIENCE ET LE POUVOIR

Bravo camarade Lyssenko, bravo ! (Staline, J.M., p. 45) Staline rectifia lui-même le brouillon de mon rapport Sur la situation de la science biologique. (Lyssenko, J.M., p. 152) M. Jacquard est formel : « Celui qui par moment a le plus de pouvoir, c’est moi, c’est pas lui (le président de la République). » S’il reconnaît que le chef de l’État peut faire des nominations à la Cour des comptes, il ajoute que des fournées entières de jeunes « discutent au bac sur les textes d’Albert Jacquard, ça fait peur. Les profs ont un pouvoir terrible. » Qui veut suivre les méthodes de Lyssenko ne peut pas être perdant (…). Voilà des savants qui ont quelque chose à nous apprendre. (Khrouchtchev, J.M., p. 264) (Le Monde, 14 mars 1986)

REFERENCES

– J.M. = Jaurès Medvedev, Grandeur et chute de Lyssenko, préface de Jacques Monod, Gallimard, 1971. – D.B. = Denis Buican, Lyssenko et le lyssenkisme, P.U.F., 1988.

– Albert Jacquard, Moi et les autres, Seuil, 1983 ; Inventer l’Homme, Ed. Complexe, 1984 ; L’Héritage de la liberté, Seuil, 1986