Le refus de l’exclusion est devenu un lieu commun du langage politique. Or, ceux qui la dénoncent le plus fort sont les premiers à la pratiquer contre leurs adversaires. Les socialistes n’ont-ils pas toujours dressé les Français les uns contre les autres au nom de la réduction des inégalités ou de la lutte des classes ? Ces formes d’exclusion sont intolérables. Mais une société sans exclusion est inconcevable.
Tout ordre social repose sur une dialectique de l’inclusion et de l’exclusion. Ainsi, les institutions comme la nation, la famille, etc., définissent des exclusions légitimes. On peut en dire autant du droit, de la morale et de la religion…
Absurde et confus, le discours sur l' »exclusion » est une nouvelle expression de l’utopie égalitaire. On commence à savoir que la justice ne se confond pas avec l’égalité. Il est temps de reconnaître qu’elle n’est pas davantage le « refus de l’exclusion ».
Lettres du Monde, 1995
ISBN 2.7301-0087-3, 160 p.
Sommaire
Introduction
I – Principes
1 – Le refus de l’exclusion, thème central de la propagande néosocialiste
2 – Morale et exclusion
3 – Discrimination, préférences et liberté
II – Domaines
4 – Exclusion et religion
5 – Exclusion et sécurité
6 – Exclusion et économie
7 – Inégalité et exclusion. De l’étatisme au cosmopolitisme