Pierre-André Taguieff, prix Lyssenko en 2014 pour son analyse approfondie du racisme sous toutes ses formes

Paris, le 20 septembre 2014

Pierre-André Taguieff
prix Lyssenko en 2014
pour son analyse approfondie du racisme sous toutes ses formes

De 1987 à 2014, en vingt-sept ans, Pierre-André Taguieff a écrit trente-quatre livres, soit des milliers de pages, bourrées de citations et de références. Cette œuvre considérable par sa quantité (mais non par sa qualité, on va le voir), en a fait le pape de l’antiracisme en France, car elle est entièrement consacrée à traquer la « bête immonde » sous ses noms divers : le racisme donc, au premier chef, et particulièrement l’antisémitisme, autrement dit le racisme antijuif, mais aussi l’extrémisme, le nationalisme, le populisme, le conspirationnisme… Son ambition proclamée est de faire prévaloir la raison dans un domaine éminemment polémique et beaucoup se sont laissés abuser par ses pétitions de principe. Non sans habileté, il prend ses distances vis-à-vis de la logomachie délirante de certains antiracistes patentés, comme Bernard-Henri Lévy. En affectant la modération, Taguieff donne une caution pseudo-scientifique à l’antiracisme égalitaire, dont le Club de l’Horloge a montré l’inauthenticité en 1999 dans Penser l’antiracisme [1]. Bénéficiant à cette occasion de la collaboration de grandes figures aujourd’hui disparues, François-Georges Dreyfus, Julien Freund, Jules Monnerot, Georges-Paul Wagner, nous avons dénoncé les faux-semblants de l’antiracisme égalitaire, qui est quasiment la seule forme de racisme qui s’exprime dans les media, et nous avons montré qu’un antiracisme digne de ce nom devait être identitaire.

Si nous avions pour tâche de faire une critique ordinaire des productions de notre auteur, il faudrait les répartir en deux ensembles fort dissemblables, à tel point que l’on se pourrait se demander si Pierre et André sont bien le même Taguieff… Certains ouvrages, les plus volumineux, comme le premier, La Force du préjugé – essai sur le racisme et ses doubles [2] (1987), et le dernier, Du diable en politique – essai sur l’antilepénisme ordinaire [3] (2014), sont si mal composés que c’en devient un fatras encombré de digressions oiseuses, le but étant apparemment d’impressionner le lecteur sous une avalanche de considérations historiques ou philosophiques, assorties d’une myriade de références. C’est long et filandreux. Les autres ouvrages, en revanche, moins nombreux, comme Israël et la question juive [4] (2011) ou Court traité de complotologie [5] (2013) sont brillants et percutants, aussi fallacieux qu’ils soient sur le fond.

Qu’ils soient clairs ou obscurs, lisibles ou fastidieux, les essais de Taguieff sont tous marqués du sceau de l’idéologie. Sa méthode est l’amalgame, procédant en général par simple juxtaposition. Son discours est essentiellement descriptif, très peu explicatif. Pierre-André Taguieff se soucie fort peu de la vérité. Ainsi, quand il évoque un des nombreux auteurs « racistes » qu’il entend discréditer, il ne discute jamais de ce qu’il peut y avoir éventuellement de juste dans ses analyses et il s’emploie encore moins à démontrer qu’elles sont fausses. Il se borne à faire un travail d’étiquetage. Il lui suffit de l’avoir rangé dans la catégorie « raciste » pour qu’il se sente dispensé d’en dire plus à son sujet sur le fond de sa pensée.

Ce raisonneur qui invoque la raison à tout bout de champ raisonne fort mal ou feint de raisonner. Il n’y a pas la plupart du temps d’argumentation véritable et il ne recule pas devant les assimilations les plus grossières. Citons un exemple au hasard, parmi beaucoup d’autres : quand on accuse l’armée israélienne de tuer des enfants arabes par ses tirs et ses bombardements dans la bande de Gaza, il invoque les accusations de meurtres rituels lancées autrefois contre les Juifs [6]. Taguieff allie sans le moindre scrupule les considérations les plus lourdement pédantesques à la propagande la plus malhonnête.

Le « racisme », objet scientifique non identifié

Puisque le « racisme » est l’objet central des travaux de notre « lauréat », on pourrait s’attendre à ce qu’il en donne d’emblée une définition claire et précise. Or, il n’en est rien. En 1987, au début de son premier livre, La Force du préjugé – essai sur le racisme et ses doubles, il sourit de ceux qui croient que « le racisme est essentiellement une théorie des races, distinctes et inégales, définies en termes biologiques, et en conflit éternel pour la domination du monde« , et qui se reposent sur « l’évidence sereine » que c’est une « conception aussi inavouable publiquement que réfutée par la science » [7], car, soutient-il, le racisme prend aujourd’hui d’autres formes.

Le sophisme originel de la pensée de Taguieff est là : comment peut-il prétendre débusquer le racisme dans ses métamorphoses contemporaines sans dire au préalable de quoi il s’agit, donc s’il n’en a pas donné une définition ? Or, de vraie définition, il n’y en a pas, ni dans ce livre ni dans les suivants. En 2013, dans son avant-propos au Dictionnaire historique et critique du racisme (ouvrage collectif), Pierre-André Taguieff écrit : « Comme chacun le sait, le terme de « racisme » est hautement problématique. Soyons clair : « racisme » est un terme dont la signification demeure discutée et l’extension indéterminée. Son vaste domaine d’application a des frontières floues et en perpétuelle redéfinition. » [8] Ainsi, après vingt-six ans d’enquête, notre auteur ne sait toujours pas de quoi il parle ! Le « racisme » reste pour lui un objet scientifique non identifié. Cela ne l’a pas empêché d’en faire un fonds de commerce intellectuel.

« Allons à l’essentiel« , dit Taguieff dans son livre de 1987. « Notre objet, c’est le « racisme » tel qu’on le définit, ou plutôt tel qu’on ne peut que le définir à partir des postulats incorporés à l’esprit du temps. » Le propos est involontairement savoureux. Taguieff parle ensuite de « l’indétermination conceptuelle nécessitée par la poursuite indéfinie des débats et controverses« . Mais il ajoute : « Le racisme est négation absolue de la différence, il se définit fondamentalement en tant qu’hétérophobie (…). » A-t-on enfin

trouvé la définition du racisme ? Non, car « l’hétérophobie est une notion confuse » [9]. On n’a donc toujours pas de définition, et on n’en aura jamais, car l’auteur, qui ne manque pas d’ambition, nous propose beaucoup mieux : une « métadéfinition« , ce qui est d’un autre niveau. Ecoutez bien:

« Notre hypothèse de départ est que le « racisme » est une partie d’un tout idéologique fonctionnel, doté d’un espace géopolitique de distribution, et d’un développement temporel relativement saisissable.

« Nous nous proposons dans cette perspective de reconstruire l’enchaînement des propositions constitutives de la métadéfinition du « racisme » (…), dont nous faisons l’hypothèse qu’elle fournit un modèle analogique de la conception générale et implicite du « racisme », supposée par les reformulations définitionnelles observables dans les discours « a- » ou « antiracistes » depuis l’apparition du mot en langue française. » [10]

Ce passage jargonnant, caractéristique de sa prose, est passablement ridicule. Taguieff se veut expert en maïeutique. Il ne sait pas ce que c’est le racisme, mais il observe qu’il y a un abondant discours antiraciste et il a la prétention d’y découvrir ce que c’est que le racisme dénoncé par ce discours. Il l’avait d’ailleurs dit carrément un peu plus haut dans le même livre : « Notre hypothèse est simple : la connaissance de l’antiracisme, comme système de représentations et réserve d’arguments préconstitués, est l’une des conditions de la connaissance du racisme, si quelque chose de tel, d’ainsi catégorisable, est doté d’un mode d’existence déterminable. » [11] On a rarement vu observation plus absurde : Taguieff porte ici le sophisme au sublime. Si l’antiracisme a une quelconque légitimité, et il en a dans une certaine mesure, à condition d’être correctement pensé, comme nous l’avons montré dans Penser l’antiracisme, il faut d’abord que le racisme existe dans le monde réel avant que d’être combattu au nom de l’antiracisme.

Or, en dépit des amphigouris de Taguieff, le racisme n’est pas si difficile à définir. Il est conseillé à cet égard, quand on s’astreint à un minimum d’objectivité scientifique, de se souvenir avec Pareto que les mots sont « des étiquettes pour désigner les choses » et que, trop souvent, dans la vie publique, les discussions sont interminables et sans conclusion parce que les interlocuteurs emploient les mêmes mots dans des sens différents. Commençons par la définition du dictionnaire : le racisme est, d’une part, la « théorie de la hiérarchie des races, qui conclut à la nécessité de préserver la race dite supérieure de tout croisement, et à son droit de dominer les autres« , d’autre part, l' »ensemble de réactions, qui consciemment ou non, s’accordent avec cette théorie« , enfin, de troisième part, abusivement, l' »hostilité systématique contre un groupe social » [12].

Il y a lieu en fait de distinguer soigneusement trois types d’acception ; primo, le racisme comme théorie scientifique ; secundo, le racisme comme doctrine politique ou idéologie ; tertio, le racisme comme attitude ou comportement. Le dictionnaire mélange allégrement tout cela. En fait, il ne parle pas d’une théorie, mais de la doctrine d’auteurs comme Arthur de Gobineau ou Adolf Hitler.

Revenons donc à la notion relativement précise énoncée par Taguieff au départ, avant d’être écartée par lui : « Le racisme est essentiellement une théorie des races, distinctes et inégales, définies en termes biologiques, et en conflit éternel pour la domination du monde« . L’énoncé n’est pas fameux, car s’il y a plusieurs races, il faut bien qu’elles soient distinctes. Résumons cela en disant que ce racisme est « la théorie de la lutte des races ». Taguieff ajoute, nous l’avons vu, que c’est une « conception aussi inavouable publiquement que réfutée par la science« . On voit mal comment une théorie pourrait être inavouable pour un esprit scientifique, aussi absurde soit-elle, puisque par principe elle ne fait appel qu’à des jugements de connaissance, et non à des jugements de valeur. Quoi qu’il en soit, on ne peut se contenter de l’argument d’autorité. En quoi la théorie de la lutte des races a-t-elle été réfutée par la science ?

Les événements récents donnent plutôt de la substance à ladite théorie, quand on pense aux émeutes raciales qui ont eu lieu en Angleterre et aux Etats-Unis. Et l’essor de la sociobiologie ne peut que donner du crédit à l’hypothèse de la lutte des races. On sait que presque tous les biologistes aujourd’hui se réclament du darwinisme, de la théorie de Charles Darwin [13]. Or, son fameux livre, L’origine des espèces, dont le titre est mal traduit, puisqu’il ne s’agit pas de l’origine, qui est un point, mais de la genèse, qui est un processus, avait un titre plus long dans sa première édition, en 1859 : « De la genèse des espèces sous l’effet de la sélection naturelle, ou conservation des races les plus douées dans la lutte pour la vie » (On the Origin of Species by Means of Natural Selection, or the Preservation of Favoured Races in the Struggle for Life) [14]. La théorie de la lutte des races est au cœur du darwinisme et l’on voit donc mal comment la science l’aurait réfutée dans le cas de l’espèce humaine.

Lutte des classes ou lutte des races

La lutte des races n’est pas plus contestable que la lutte des classes. Cette dernière théorie n’est nullement propre à Marx, qui l’a empruntée aux historiens de son époque. Le grand économiste libéral Vifredo Pareto considérait que la lutte des classes était un fait indubitable. Il aurait pu en dire de même de la lutte des races.

On ne peut pas dire que les Anglais n’aient pas été prévenus. Dans son fameux discours de Birmingham du 20 avril 1968, Enoch Powell, ce grand homme d’Etat, avait annoncé ce qui allait survenir si l’immigration massive des noirs venus d’Afrique ou des Antilles devait continuer. Pour lui, la seule solution, c’était la « réémigration » des noirs. Il fallait inverser les flux migratoires et faire repartir les immigrés. Quarante-trois ans après le discours de Birmingham, les émeutes qui ont ravagé l’Angleterre en 2011 ont commencé à réaliser sur la Tamise les « fleuves de sang » qu’il avait évoqués en citant l’Énéide. Il est pourtant toujours politiquement incorrect de se référer aux analyses d’Enoch Powell. Les media, en France comme en Angleterre, ont persisté à nier l’évidence, c’est-à-dire la dimension raciale des émeutes (à de rares exceptions près, comme Radio Courtoisie). Or, la quasi-totalité des émeutiers et des pillards étaient de race noire, et l’on a pu relever, d’une part, que c’était la conscience de race qui unissait leurs bandes et, d’autre part, que c’était la haine de race qui les animait de fureur vengeresse à l’encontre des blancs.

Les media ont préféré expliquer que c’était une révolte de pauvres qui s’attaquaient aux riches. Un épisode de la lutte des classes, en quelque sorte, bien que l’expression ne soit plus trop à la mode depuis que le marxisme est discrédité. Nous ne sommes pas de ceux qui nient toute espèce de réalité à la lutte des classes. L’erreur de Marx, c’est d’avoir exagéré l’importance du phénomène et surtout d’avoir voulu l’attiser. Quand on aime sa patrie et ses compatriotes, on veut apaiser et dépasser les manifestations de la lutte des classes au nom de l’unité nationale. Mais, en l’espèce, les émeutes anglaises sont le symptôme d’un mal encore plus grand et qui, lui, malheureusement, ne connaît pas de remède : la lutte des races. Cette dernière est inévitable dans une société multiraciale. C’est bien pour cela, parce qu’il faut conjurer la lutte des races et le déferlement d’animosité et de haine qu’elle implique, qu’il faut refuser la société divisée en communautés raciales et entreprendre de rétablir l’homogénéité du peuple compromise par l’immigration.

Les émeutiers d’Angleterre étaient pour la plupart originaires des Antilles, en général de la Jamaïque : ils étaient donc chrétiens et non musulmans. Ce qui prouve que la mélanisation de l’Europe est un danger au moins aussi important que son islamisation ; par « mélanisation », il faut entendre la croissance de la population de race noire dans une société qui était blanche à l’origine, ce qui crée les conditions de la lutte des races. C’est alors que la lutte des classes passe au second plan ou disparaît tout à fait. Paul Krugman explique par le racisme des blancs, pour le déplorer, le fait que le mouvement socialiste n’ait jamais pu se développer aux Etats-Unis : les travailleurs de race blanche étaient hostiles à la redistribution des revenus parce qu’elle aurait profité d’abord et avant tout aux noirs [15].

Qu’il s’agisse de races ou de classes, la théorie ne devient réfutable que si l’on fait de leurs luttes le moteur de l’histoire, le phénomène qui détermine essentiellement l’évolution des sociétés. Il faudrait réserver le nom de racisme à cette théorie plus précise, selon laquelle la lutte des races est ce qui compte avant tout : la théorie marxiste en est le pendant pour la lutte des classes. C’est un Juif polonais, Ludwig Gumplowicz, qui a énoncé le premier cette théorie dans un essai de 1883 intitulé La lutte des races.

Du reste, il faut s’entendre sur ce qu’est une race. Avant la création du mot « ethnie » en 1896 [16], il régnait une grande confusion à ce sujet. Aujourd’hui, on distingue la race, qui est une notion biologique, subdivision d’une espèce zoologique, et l’ethnie, notion culturelle, groupe humain doté d’un minimum de conscience commune et caractérisé en général par la langue maternelle, parfois par la religion ou le mode de vie.

Laissons de côté les émules de Lyssenko qui prétendent qu’il n’y a pas de races humaines. Bien que cette stupidité fasse florès, il n’y a pas lieu de s’y appesantir, car elle est tout aussi contraire à la science qu’à l’observation élémentaire. Nous renvoyons à cet égard au rapport du prix Lyssenko pour notre « lauréat » de 1990, feu Albert Jacquard, et pour celui de 1996, André Langaney [17], ainsi qu’à notre livre de 1979, La Politique du vivant [18]. Théodose Dobzhansky, généticien fort réputé et très “progressiste”, déclarait à ce sujet :

« Certaines “personnes compétentes” (…) proclament que les races humaines n’existent pas et que le terme “race” lui-même devrait être banni du vocabulaire. Cette proposition est souvent motivée par un désir louable de contrecarrer la propagande raciste. Mais faut-il pour cela nier l’existence des races ? Ou bien une telle dénégation aura-telle pour seul effet de réduire le crédit des hommes de science qui la soutiennent ? » [19]

Faut-il rappeler que, dans la taxinomie linnéenne, l’homme appartient à l’espèce homo sapiens, au genre homo, à la famille des hominidés, à l’ordre des primates, à la classe des mammifères, à l’embranchement des vertébrés, au règne animal, au monde vivant ?… Il est fatal que, comme beaucoup d’autres espèces animales, la nôtre soit divisée en races. Voyez par exemple le « Que sais-je ? » sur les races humaines du grand anthropologue français Henri Vallois (cité par Taguieff pour sa participation à un colloque de l’UNESCO consacré à la dénonciation du racisme). Les races blanche, jaune, noire, désignés sous leur nom courant ou sous d’autres plus techniques (caucasoïdes ou europoïdes, etc.), existent bel et bien, ainsi que d’autres plus marginales, à distinguer de la race noire, les races hottentote (ou khoïsanoïde) et australienne (australoïde). Ces « grandes races » se subdivisent à leur tour en variétés raciales ou races de second rang, par exemple, pour les blancs, les races nordique, méditerranéenne, alpine, etc. Il va de soi que le métissage est très important et que les frontières interraciales ne peuvent donc pas être nettes.

Cependant, la théorie de la lutte des races de Gumplowicz et autres, dans sa généralité, implique une notion plus lâche de la race. Les tensions entre noirs et blancs, ou entre deux entités taxinomiques correctement entendues, n’en sont qu’un cas particulier. Ces auteurs parlent de race à propos de tout groupe humain qui jouit d’une certaine homogénéité biologique. Il peut donc, en fait, s’agir plutôt d’une ethnie.

En effet, bien que les ethnies soient définies par des traits purement culturels tels que la langue, la religion, le mode de vie…, elles ont nécessairement un fonds génétique propre en raison de leur relative endogamie. On devrait alors parler avec plus de rigueur de lutte des ethnies.

Mais l’antiracisme ne s’en prend évidemment pas à une théorie, controuvée ou non. S’il a le moindre fondement, c’est quand il combat une doctrine politique, parce que celle-ci veut établir des différences juridiques et politiques entre les individus selon leur appartenance raciale ou ethnique, voire, à la limite, réduire en esclavage ou exterminer les membres d’une race ou d’une ethnie. C’est l’expression élaborée de la haine raciale qui naît spontanément entre les groupes sociaux. Un véritable antiraciste ne cherche pas à tout mélanger, comme le fait Taguieff, il distingue. Il accepte l’énoncé des théories, qui est de l’ordre de la science, et il appelle à la discussion objective. Mais il condamne sur le plan moral les appels à la haine et s’emploie à éviter de créer les conditions qui encouragent la haine raciale. A cet égard, il est clair que l’antiracisme égalitaire que l’on a imposé à la société française est le premier responsable des manifestations de haine raciale que l’on peut observer, parce qu’elles sont le résultat d’un excès d’immigration.

Il s’agit simplement ici de montrer dans quelle direction Taguieff aurait dû aller pour traiter sérieusement et scientifiquement le sujet du racisme. A l’évidence, s’il a choisi de laisser la notion dans l’indétermination, s’il a entretenu délibérément la confusion, c’est que son entreprise était essentiellement idéologique et qu’il voulait, en étendant indéfiniment la notion de racisme, discréditer par amalgame toute opinion contraire à l’idéologie dominante. Ainsi de la préférence nationale. L’expression a été créée par le Club de l’Horloge dans son livre de 1985, La préférence nationale, réponse à l’immigration [20], mais le principe en question est aussi vieux que la nation. La nation disparaît si l’on n’y marque pas de préférence pour les nationaux par rapport aux étrangers. Le Front national de Jean-Marie Le Pen, puis de Marine Le Pen, ayant repris la formule, cette dernière lui ayant substitué la « priorité nationale« , ce qui est équivalent, il fallait la dénoncer comme du racisme et réaliser sans tarder la reductio ad Hitlerum : si l’on est pour la préférence nationale, c’est que l’on est raciste, et si l’on est raciste, c’est que l’on est un disciple de Hitler et que l’on veut exterminer les Juifs… Pierre-André Taguieff ne le dit pas sous cette forme brutale, mais ses interminables circonlocutions n’ont pas en réalité d’autre but. Puisqu’il veut trouver l’objet que combat l’antiracisme officiel, c’est bien qu’il entend justifier ce combat politico-idéologique mortifère. Au nom de l’antiracisme, tout ce qui est contraire au cosmopolitisme est disqualifié comme crypto-hitlérien.

Taguieff, militant politique non déclaré

Dans tous ses écrits, Pierre-André Taguieff s’emploie à faire croire qu’il est un scientifique épris d’objectivité et, quand il proclame des jugements de valeur, c’est toujours au nom des principes les plus élevés. Il n’hésite pas à se réclamer d’un universalisme si rare et si exigeant qu’il l’appelle la « pure philanthropie » :

« L’analyse froide que nous avons pratiquée sur l’antiracisme et l’universalisme, l’exercice de relativisation radicale auquel nous nous sommes livrés (…) ne nous interdisent nullement de définir une orientation éthique et de poser quelques principes d’une politique, en vue de limiter toute dérive raciste, accompagnée de ses fatales formations antiracistes réactionnelles. Mais nous ne parlons pas en idéologue, nous ne pensons pas en homme politique, lorsque nous travaillons à cette double fondation philosophique de l’exigence universaliste. (…) Comme l’a finalement reconnu Scheler, il y a un « amour de l’humanité » originaire (…). Cette philanthropie pure, fondatrice de l’universalisme positif, doit être formellement distinguée de l’humanitarisme qui n’en est que l’état « pathologique ». (…) Ainsi, une fois réduite à son essence, la philanthropie est cet amour de l’humanité qui « ne fait aucune distinction entre un compatriote et un étranger, entre un criminel et un juste, entre valeur raciale et infériorité raciale, entre instruction et manque d’instruction, voir entre bon et mauvais. » » [21]

On a là une parfaite expression du cosmopolitisme et l’on saura gré à Pierre-André Taguieff d’avoir enfoui dans l’un de ses livres une opinion explicite à laquelle peu de gens pourraient adhérer, puisqu’elle implique notamment la dissolution de la famille comme celle de la nation, ainsi que l’indifférence à l’immoralité.

Mais Taguieff ne reste pas dans la philosophie. Il met aussi la main dans le cambouis de la politique. Il a dirigé en 1991 un ouvrage collectif de dénonciation du Front national intitulé Face au racisme [22], où l’on retrouve la signature de futurs lauréats du prix Lyssenko comme Pascal Perrineau (1997), Gilles Kepel (2001), Gérard Noiriel (2009), à côté de militants enragés comme Anne Tristan, Gilles Perrault, Harlem Désir. En 1998, il signe avec Michèle Tribalat Face au Front national – arguments pour une contre-offensive [23]. Ouvrage qui vaudra à son coauteur, Michèle Tribalat, le prix Lyssenko en 1999 « pour son analyse du coût de l’immigration« . Et Taguieff revient encore sur le combat à mener contre le Front national dans La République menacée [24], en 1996. En un mot, Pierre-André Taguieff a donné tous les gages nécessaires à la mouvance antiraciste dont il est un membre éminent.

Celle-ci, cependant, est aujourd’hui profondément divisée en raison du conflit israélo-palestinien. Taguieff défend sans nuances les intérêts de l’Etat d’Israël en assimilant toute critique de sa politique et tout antisionisme à de l’antisémitisme. Il s’expose donc à l’accusation de pratiquer un antiracisme sélectif de la part de ceux qui prennent fait et cause pour les Palestiniens et dénoncent l' »islamophobie ».

Taguieff et la question juive

Pierre-André Taguieff avait choisi son camp dans son livre de 2010, La nouvelle propagande antijuive, où il ne fait pas dans la demi-mesure : « Je soutiens la thèse suivante, en parfaite contradiction avec les certitudes de la vulgate « antisioniste » inscrite dans le Zeitgeist [l’esprit du temps] : l’antisionisme radical est l’une des principales formes de « racisme » – ou de « néo-racisme » – apparues depuis la fin du XXe siècle. » [25] La thèse en question est pourtant indéfendable. Certes, il est évident que l’antisionisme, c’est-à-dire l’hostilité de principe à l’Etat d’Israël, peut servir de camouflage au racisme antijuif, à l’antisémitisme. Mais on peut défendre la cause palestinienne pour des raisons qui n’ont rien de raciste. Pour notre part, nous ne prenons pas parti, car les intérêts de la France ne sont pas en cause, mais il convient quand même de rappeler aux pro-Israéliens quelques vérités incontestables.

En premier lieu, la Palestine n’était nullement « une terre sans peuple pour un peuple sans terre« , comme le prétendaient les Juifs sionistes. Elle était peuplée de centaines de milliers de Palestiniens, arabes musulmans ou chrétiens. Il s’ensuit que l’installation des Juifs en Palestine a été une colonisation qui s’est traduite par l’éviction des Palestiniens à qui les Juifs ont pris la terre, soit qu’ils l’aient achetée aux anciens propriétaires arabes, soit qu’ils les en aient chassés.

En second lieu, le prétendu droit au retour invoqué par les Juifs était dépourvu de toute justification pour un non-Juif. Comme l’historien juif israélien Shlomo Sand l’a montré dans Comment le peuple juif fut inventé, les Juifs d’aujourd’hui ne sont que pour une faible part les descendants des Juifs qui vivaient en Palestine lors de la destruction du temple de Jérusalem par Titus en l’an 70 : « La vérité est que, avant son repli partiel sur lui-même, quand son entourage chrétien l’eut rejeté dans la marginalité, le judaïsme s’adonna au prosélytisme dans les lieux encore vierges de tout contact avec le monothéisme expansionniste. » [26] Les Palestiniens d’aujourd’hui ont plus de titres à se considérer comme les descendants des Juifs de l’époque du Christ, car la population de la Palestine s’est en partie convertie au christianisme et ensuite à l’islamisme. Du reste, peut-on réclamer le retour dans un pays que ses ancêtres ont quitté 1.900 ans plus tôt ? Ce n’est pas sérieux.

Les Juifs invoquent les dogmes de leur religion, mais on ne voit pas comment ceux-ci seraient opposables au non-Juifs. Enfin, même du point de vue du judaïsme, le sionisme est un projet contestable, car le retour en Israël ne doit pas avoir lieu avant la venue du Messie. C’est pourquoi les Juifs véritablement orthodoxes, dits mitnagdim, ont longtemps refusé le sionisme et continuent à le faire pour certains d’entre eux. Le sionisme n’était religieusement acceptable que pour les sabbatéens, disciples de Sabbataï Zevi (1626-1676), qui s’est proclamé Messie au XVIIe siècle.

En troisième lieu, la colonisation de la Palestine et la constitution de l’Etat d’Israël est le résultat du nettoyage ethnique de la Palestine, auquel l’historien juif israélien Ilan Pape a consacré un livre important :

« A la fin de 1947, la Palestine compte près de 2 millions d’habitants : un tiers de Juifs, deux tiers d’Arabes. (…)

« Un an plus tard, c’est un Etat à très forte majorité juive, Israël, qui occupe 78 % de la Palestine. Plus de 500 villages ont été rasés, de nombreuses villes ont presque entièrement perdu leur population arabe. Et 800.000 Arabes palestiniens originaires des territoires qui font désormais partie d’Israël peuplent des camps de réfugiés hors de ses frontières.

« A en croire l’historiographie israélienne traditionnelle, cette situation serait la résultante imprévisible, involontaire, des aléas d’un conflit armé : la « première guerre israélo-arabe ». Mais Ilan Pape en donne [dans son livre] une explication bien différente. A l’aide de documents d’archives, de journaux personnels, de témoignages directs, il reconstitue en détail ce qui s’est vraiment passé à la fin de 1947 et en 1948, ville par ville, village par village. Apparaît alors une entreprise délibérée, systématique, d’expulsion et de destruction : un « nettoyage ethnique » de la Palestine.

« En quelques mois, forts de leur supériorité militaire (…), les dirigeants du mouvement sioniste ont organisé le « transfert », par la violence et l’intimidation, d’une population arabe plutôt pacifique, sans défense et abandonnée de tous. » [27]

On voit que le « droit au retour » des réfugiés palestiniens a une autre légitimité que celui des Juifs. Et l’on comprend que les Palestiniens puissent avoir quelque rancune à l’égard des Juifs sionistes et de l’hostilité envers l’Etat d’Israël.

Taguieff a beau se réclamer de la pure philanthropie, il se soucie comme d’une guigne des malheurs des Palestiniens. Il stigmatise volontiers les historiens révisionnistes qui ont l’audace de vouloir un libre débat sur la Choah [28], qu’il qualifie de « négationnistes« , mais il est pour sa part un négationniste de la Nakba, de la catastrophe que constitue le nettoyage ethnique subi par les Palestiniens.

Dans un livre de 2011 intitulé Israël et la question juive [29], Pierre-André Taguieff va encore plus loin dans la passion partisane et porte la mauvaise foi à son comble. Il y accuse Stéphane Hessel, qui avait eu le malheur de prendre la défense des Palestiniens, d' »un prodigieux mépris à l’égard de la vérité« . C’est à lui en fait que l’expression s’applique exactement, car, pour nier le nettoyage ethnique, il ne craint pas d’écrire que « entre 600.000 et 700.000 Arabes de Palestine ont fait le choix plus ou moins forcé de l’exode (sic), terrorisés par les affrontements violents et sensibles aux appels démagogiques ou fanfarons des dirigeants arabes » [30]. On a vu plus haut qu’il comparait la dénonciation de la mort des enfants palestiniens aux accusations de crimes rituels… Tout le reste est à l’avenant dans ce livre incroyable.

Selon Taguieff, la « question juive » se réduit aujourd’hui à la mise en cause de l’Etat d’Israël au nom de l’antisionisme, lequel n’est toujours et partout qu’une forme déguisée de l’antisémitisme, qu’il appelle encore « judéophobie« . On ne peut pas le suivre sur ce terrain, tant il est partisan. Mais on lui sera reconnaissant de rappeler qu’il y a bel et bien une question juive, et qu’elle n’est pas sans rapport avec l’Etat d’Israël.

La question juive a plusieurs aspects aujourd’hui.

Le premier est la double allégeance acceptée ou imposée à tous les Juifs à travers le monde, quel que soit leur pays d’accueil, du moment que ce n’est pas Israël. En vertu du « droit au retour« , tout Juif est potentiellement citoyen israélien, du moment qu’il s’installe en Israël. Il est choquant qu’un certain nombre de Français juifs n’hésitent pas à proclamer leur attachement préférentiel à l’Etat d’Israël, qu’ils placent avant la France. C’est ainsi que Dominique Strauss-Kahn a déclaré sur France-Inter le 13 mai 2004 : « Je considère que tout Juif de la diaspora et de France doit apporter son aide à Israël, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle il est important que les Juifs prennent des responsabilités politiques. En somme, dans mes fonctions et dans la vie de tous les jours, j’essaie d’apporter ma modeste pierre à la construction d’Israël. » [31]

Le second est le communautarisme. Dans l’idéal national et républicain, il ne peut y avoir d’autres communautés que la communauté nationale, ainsi que les communautés régionales qui en font partie et qui sont enracinées dans un territoire particulier, une province : Auvergnats, Bretons, Alsaciens, etc.. Encore les communautés régionales elles-mêmes sont-elles contestées dans la version jacobine du nationalisme. Le groupe juif, constitué des Français d’ethnie juive ou de confession israélite, ne doit pas être érigé en communauté. C’est bien pourtant ce qui s’est produit. A cet égard, le changement de nom du CRIF est significatif. Fondé après la seconde guerre mondiale, c’était le « Conseil représentatif des israélites de France« . C’est devenu le « Conseil représentatif des institutions juives de France« . Le nom « israélites » ne se référait qu’à la religion, l’adjectif « juives« , lui, renvoie à l’ethnie. Bien plus, c’est l’existence même du CRIF qui est critiquable, parce que c’est un conseil suprême des Juifs de France qui prétend représenter une « communauté ». Les israélites français avaient pour leur culte un consistoire créé par Napoléon. Ils n’avaient pas besoin d’un CRIF. C’est d’autant plus inacceptable que, d’une part, le CRIF consacre l’essentiel de son action à la défense de l’Etat d’Israël, et non de la France, et que, d’autre part, il s’implique fortement dans la propagande antiraciste en faveur de l’immigration.

Le troisième élément de la question juive en France tient dans certains préceptes du judaïsme talmudique, que l’on retrouve dans l’islam. On a eu grand tort de tolérer jusqu’à présent des pratiques abominables qui étaient parfaitement illégales : la circoncision rituelle des enfants, l’égorgement rituel des animaux, la ségrégation confessionnelle des sépultures. Comme l’a déclaré courageusement François Fillon le 3 octobre 2012 : « On a imposé à l’Eglise catholique de respecter les lois de la République, il faut faire pareil avec les autres » [32]. Serge et Arno Klarsfeld, chiens de garde de la communauté juive, lui ont envoyé une volée de bois vert quelques jours plus tard dans Le Monde [33].

Première abomination : la circoncision rituelle des enfants.

La circoncision masculine, ou excision du prépuce, est une mutilation sexuelle au même titre que la circoncision féminine, ou excision du clitoris. Libre à des adultes de subir l’opération. Mais la circoncision des enfants est un crime, à moins qu’elle ne se justifie par des raisons médicales, plutôt rares en vérité. « Crime », le mot n’est pas trop fort, puisque, selon l’article 229-9 du code pénal, une mutilation est passible de dix ans de prison. La peine est même portée à vingt ans par l’article 229-10 quand ce sont les parents qui se livrent à de tels sévices ! Inutile de dire que la loi est superbement ignorée, en toute impunité, par les adeptes de l’islamisme ou du judaïsme. Il faut mettre fin à ce scandale. Dans une société civilisée, les enfants doivent être protégés, au besoin contre leurs parents, lorsque ceux-ci suivent des préceptes barbares.

Deuxième abomination : l’égorgement rituel des animaux.

Dans les abattoirs, une grande partie des animaux sont égorgés selon des prescriptions rituelles dites « halal » pour l’islamisme et « kascher » pour le judaïsme, sans avoir été préalablement étourdis. Les malheureuses bêtes sont ainsi mises à la torture pendant plusieurs minutes, se vidant de leur sang avant d’expirer. La souffrance atroce infligée à des animaux innocents est moralement intolérable. Elle est aussi contraire à nos lois. Selon l’article 521-1 du code pénal, un tel acte de cruauté est passible de deux ans de prison. Là encore, la loi est ignorée. Il est grand temps de la faire respecter.

Troisième abomination : la ségrégation confessionnelle dans les cimetières.

Depuis une loi du 14 novembre 1881, reprise aux articles L. 2213-7 et L. 2213-9 du code général des collectivités territoriales, il est interdit non seulement de créer des cimetières confessionnels, mais encore de regrouper les tombes en fonction « des croyances ou du culte du défunt » à l’intérieur d’un même cimetière. Mais ce principe de neutralité des cimetières est contesté par les représentants de l’islamisme et du judaïsme. Ils ont exigé, et le plus souvent obtenu, que l’on y constituât des « carrés musulmans » et des « carrés juifs ». Le conseil d’Etat a eu beau rappeler que c’était impossible en droit, on continue de suivre une invraisemblable circulaire du ministère de l’intérieur datée du 28 novembre 1975 qui recommandait aux maires de faire ce que la loi leur interdisait ! Comment accepter la ségrégation post mortem ? Elle révèle un communautarisme fanatique qui ne s’arrête même pas aux portes de la mort, mais qui vaut pour l’éternité.

Le quatrième élément est la surreprésentation des Juifs dans certains secteurs. Le professeur d’université suédois Jan C Biro a adressé le 31 mars 2011 une lettre ouverte, cosignée par le professeur américain Kevin B. MacDonald, au comité Nobel pour protester contre le « parti pris en faveur des Juifs dans l’attribution du prix » [34]. Il avait étudié l’attribution des prix Nobel et était arrivé à la conclusion qu’un Juif avait… 137 fois plus de chance de l’avoir qu’un non-Juif ! Dans un ouvrage remarquable, L’industrie de l’holocauste, le politologue juif américain Norman G. Finkelstein remarquait que « 40 pour cent des prix Nobel américains de science et d’économie sont juifs » [35]. C’est passablement étonnant, car, avant le XXe siècle, les Juifs n’avaient joué presque aucun rôle dans l’essor de la science en Occident. Il est encore plus curieux que cette surreprésentation ait plus que doublé après la seconde guerre mondiale, donc après la choah des Juifs, tragédie qui en a réduit considérablement le nombre. Pour le professeur Biro, « le fait que les Juifs puissent avoir des QI plus élevés ou une préférence pour les professions scientifiques ne peut pas expliquer complètement ce biais en leur faveur. Il est plus vraisemblable que les réseaux personnels étendus, organisés à la manière d’une opération commerciale, de la part des scientifiques juifs, conjugués à l’attitude négligente, progressiste et égalitaire des représentants suédois du fondateur du Prix, soient responsables de ce malheureux phénomène.« 

En 2010, dans sa liste des « 100 premiers penseurs mondiaux« , la revue américaine Foreign Policy recensait quatre Français : Bernard-Henri Lévy, Dominique Strauss-Kahn, Esther Duflo et Jacques Attali [36]. Ouf ! Esther Duflo était protestante… (Ce n’était pas la plus connue des quatre.) Dans son numéro du 10 juin 2010, Valeurs actuelles faisait sa couverture sur « Les insoumis – ces intellectuels qui résistent à la pensée unique« , ornée de quatre photos représentant Alain Finkielkraut, Elisabeth Lévy, Fabrice Lusinchi et Eric Zemmour. Ouf ! Fabrice Lusinchi était catholique (mais ce n’était pas vraiment un « intellectuel »). Si on nous avait consulté, nous aurions proposé : Christian Gerondeau, Jean-Louis Harouel, Jean-Yves Le Gallou, Richard Millet… Dans son numéro du 19 septembre 2012, L’Express titrait, sous la photo de François Hollande, « M. le Président, voici ce qu’il faut faire… par Daniel Cohen, Jacques Attali, Alain Minc, Denis Kessler, Philippe Aghion« . Ouf ! Philippe Aghion n’était pas juif.

En 2012, Jean François Colosimo, président du Centre national du livre, qui organisait à Paris, à l’occasion du Salon du livre, une rencontre avec des intellectuels français, était plus éclectique, puisqu’il avait sélectionné Sylviane Agacinski, Rémi Brague, Pascal Bruckner, Alain Finkielkraut, Marcela Iacub, Blandine Kriegel, Yann Moulier-Boutang, Jean-Luc Nancy, Alain-Gérard Slama. Il n’y avait que six Juifs sur neuf !

Christine Lagarde, ex-ministre des finances, aujourd’hui directrice du FMI, n’est pas suspecte de solidarité ethnique en la matière, puisqu’elle n’est pas juive, mais cela ne l’empêche pas de préférer les Juifs en politique. « En politique, ses modèles vont de Françoise Giroud et Simone Veil à Pierre Mendès-France. Des personnages de conviction. » [37] Et juifs tous les trois.

En France, comme aussi aux Etats-Unis, la surreprésentation des Juifs dans les media est exceptionnelle. Quel est l’animateur préféré des Français ? Jean-Luc Reichman (Le Figaro TV-Magazine, 6-12 juillet 2014). Avant celui-ci, c’était Michel Drucker. Quand les radios RTL et Europe 1 se font concurrence par voie de publicité dans les journaux, la première met en avant Eric Zemmour (Le Monde, 7 septembre 2010), la seconde, Jean-Pierre Elkabbach (même numéro du même journal). En septembre 2014, Europe 1 fait de la réclame en apposant de grandes affiches dans les rues de Paris : la première vante les talents de Daniel Cohn-Bendit, la seconde, ceux de Cyril Hanouna. On pourrait multiplier à l’infini ce genre d’exemples.

Pierre-André Taguieff, qui s’offusque de la préférence nationale, pourrait s’intéresser à cette préférence juive, qui est beaucoup moins justifiée au regard des principes républicains.

Les Juifs sont aussi surreprésentés dans des catégories moins avouables, notamment dans la délinquance astucieuse : le cas de Bernard Madoff aux Etats-Unis, qui fut avant sa chute un représentant éminent de la communauté juive, en est un exemple marquant. Et les Juifs sont nombreux dans les mafias des jeux, à Las Vegas et ailleurs.

Les Juifs se distinguent aussi dans l’art du plagiat. Bien connus, à cet égard, sont les cas de Jacques Attali [38], Bernard-Henri Lévy, Alain Minc, mais la palme revient sans conteste à l’ancien grand rabbin de France, Gilles Bernheim, qui a été obligé de démissionner honteusement en 2013 après avoir été convaincu de nombreux plagiats.

Cependant, c’est hors de France que l’on trouve l’exemple le plus extraordinaire, qui reste ignoré du grand public : il s’agit d’Albert Einstein, qui s’est attribué la découverte de la théorie de la relativité « restreinte », dont l’honneur revient en réalité à cet immense savant français que fut Henri Poincaré, et celle de la théorie de la relativité « générale », qu’il a emprunté à David Hilbert. On se reportera sur cette affaire au document mis en ligne sur le site du Club de l’Horloge et aux livres qui s’y trouvent cités [39].

Le cinquième élément est l’influence exercée par des groupes juifs organisés, comme le CRIF. Aux Etats-Unis, on parle du jewish lobby, que l’on peut traduire en français par « groupe d’intérêt juif », « coterie juive », ou « parti juif ». Le livre de référence en la matière, pour les Etats-Unis, est celui de John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine [40].

Le sixième élément de la question juive, c’est la propension des Juifs à l’action subversive ou révolutionnaire. La revue communautariste juive Passages a organisé le 7 juillet 1988 un colloque sur le thème : « Mai 68, une révolution juive ?« . Dans le numéro 8 de la revue, qui contenait les actes du colloque, Benoît Rayski écrivait : « Il y eut, en mai 68, des cohortes compactes de juifs, tous engagés, au sommet ou à la base, dans les partis, mouvements et groupuscules qui constituèrent le fer de lance de cet événement insurrectionnel. Ils y occupaient une place majeure, parfaitement hors de proportion avec le nombre de juifs en France… Tous, ou presque, venaient d’un milieu géographiquement très défini : l’Europe centrale ou l’Europe de l’Est. Tous ou presque sortaient de familles qui avaient sacrifié aux idéologies révolutionnaires du XXe siècle: bolchevisme, communisme, trotskisme, bundisme, anarchisme… On y trouvait pêle-mêle les martyrs de l’Affiche rouge, les juifs du Komintern, inlassables commis voyageurs de la révolution mondiale, les dirigeants juifs et communistes des Brigades internationales, les jeunes insurgés du ghetto de Varsovie, etc. »

Une blague qui avait cours en 1968 parmi les militants de la JCR (Jeunesse communiste révolutionnaire), mouvement trotskyste dirigé par Alain Krivine, devenu la LCR (Ligue communiste révolutionnaire), était : « Pourquoi ne parle-t-on pas yiddish au bureau politique de la JCR ? Réponse : parce que Bensaïd est sépharade. » (Le yiddish ou judéo-allemand est la langue des Juifs ashkénazes, « allemands », et non celles des Juifs sépharades, « espagnols ».)

Un grand nombre des disciples de Marx étaient juifs comme lui, déjudaïsés si l’on veut, puisque Marx, dans son essai sur la question juive, préconisait la disparition des Juifs en tant qu’entité séparée. Selon Soljénitsyne, il y avait six juifs parmi les douze participants de la séance historique du comité central du parti bolchévik qui décida le 10 octobre 1917 (calendrier julien) de faire le coup d’Etat. Celui-ci fut réalisé par un Juif, Trotski, et non par Lénine, qui s’était « planqué« , d’après Soljénitsyne. Dans le premier Politburo du parti, qui comptait sept membres, il y avait quatre Juifs : Trotski, Zinoviev, Kamenev, Sokolnikov [41].

L’action subversive exercée par des Juifs (non par tous, évidemment, mais par une partie d’entre eux) n’est pas nécessairement révolutionnaire. Dans un article fanfaron, typique d’un certain chauvinisme juif, paru dans Libération le 16 avril 1982 et intitulé « L’Europe sera juive ou ne sera pas » (sic), André Glucksman écrivait :

« Vers 1900, un peuple civilisé échoue à penser plus loin que l’idée de nation, sauf à imaginer une « Internationale », qui (…) n’est rien d’autre qu’une nation imaginaire gonflée à l’échelle de la planète (…).

« L’originalité des Juifs d’alors aura peut-être été d’encercler ce qui les encerclait. Ils passèrent maîtres ès réalités transfuges, experts dans la circulation des matières trop fluides pour le contrôle d’un Etat : l’argent, l’information, l’art, les connaissances. Entre Genève et Vienne, Einstein et Freud, Berlin et Hollywood, Fritz Lang et Goldwyn-Mayer, un même refus de l’ordre intellectuellement établi finit par entamer les cordons sanitaires et destabilise le bien-pensant en l’infectant de diaspora.

« Ainsi Hitler avait-il une raison de dénoncer, outre le capital apatride, l’art et la science « enjuivés ». La circulation des informations financières et industrielles s’avèrent peu disciplinables. (…)

« Manieurs d’argent, de mots et d’idées, les Juifs de la diaspora européenne éclairèrent la seule vraie révolution intellectuelle du XXème siècle, celle qui révéla qu’on ne pense plus à l’échelle de la nation. En liquidant cette envolée spirituelle, Auschwitz tua l’Europe. En laissant venir Auschwitz, l’Europe se suicida.

« Le vieux continent ne formera jamais un Etat supranational, ni ne durera en simple coalition d’Etats indépendants. Il faudra bien qu’il réapprenne à défendre son espace de libertés sociales, sa réalité économique et sa vérité culturelle, qui ne sont proprement ni françaises, ni allemandes et pas non plus mondiales, mais transeuropéennes ; ni nationales, ni internationales, donc fluides et transnationales. L’Europe sera « juive » ou ne sera pas. » [42]

Admirable Glucksman qui ne craint pas de donner raison à Hitler et de vanter l’action des Juifs, qui « destabilise le bien-pensant en l’infectant de diaspora » !

Le septième élément de la question juive, crucial aujourd’hui, c’est l’exploitation morale, politique, financière, qui est faite de la Choah. Nous renvoyons sur ce point au livre de Norman Finkelstein, L’industrie de l’Holocauste (Choah et Holocauste étant des mots équivalents), où l’auteur évoque la « sacralisation de l’Holocauste » et la mystification réalisée notamment par Elie Wiesel, qui fait de l’Holocauste « une religion du « mystère » ». « L’Holocauste est unique parce qu’il est inexplicable et il est inexplicable parce qu’il est unique » [43].

Dans notre pays en particulier, qui est censé être attaché à la laïcité, la religion de la Choah est devenue la religion officielle. Guy Konopniki écrit fort justement que la Choah a été érigée par Nicolas Sarkozy en « religion d’Etat » [44]. On l’enseigne dans les écoles, on lui rend un culte public, la loi la protège contre le blasphème et l’hérésie (depuis la loi Gayssot du 13 juillet 1990 qui institue un délit d’opinion, la contestation des crimes contre l’humanité condamnés par le tribunal de Nuremberg).

Si Pierre-André Taguieff avait voulu traiter honnêtement de la question juive, il aurait dû discuter des divers éléments qui la constituent aujourd’hui. Son livre Israël et la question juive est une supercherie et une opération de basse propagande au service des intérêts de l’Etat d’Israël.

Antisémitisme ou racisme antijuif ?

Ce n’est pas dire, évidemment, que l’antisémitisme n’ait pas fait des ravages dans l’histoire ni qu’il ait disparu après la défaite des armées allemandes et l’effondrement du régime national-socialiste d’Adolf Hitler en 1945. Mais faut-il donner plus d’importance à l’antisémitisme ou racisme antijuif qu’aux autres formes de racisme ?

Pierre-André Taguieff vitupère contre le MRAP, qui a gardé son sigle tout en changeant de nom : « Certaines organisations dites antiracistes réduisent leur lutte contre le racisme à des campagnes de boycottage visant Israël (assimilé à un régime d’apartheid) et à la dénonciation d’une « islamophobie » qui reste à définir précisément (…). L’illustration la plus caricaturale de cette dérive idéologique est fournie par le MRAP, création des milieux staliniens français, qui, d’une façon significative, a modifié à la fin des années 1970 sa dénomination : le « Mouvement contre le racisme, l’antisémitisme et pour la paix » s’est rebaptisé « Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples. La suppression du mot « antisémitisme » dans le sigle [sic : en fait, dans la dénomination] de cette officine en dévoile la véritable nature. » Et Taguieff d’y voir une « corruption idéologique à la française de la lutte contre le racisme » [45].

Loin de nous de défendre et encore moins de justifier l’action du MRAP, qui, dans la galaxie des groupes antiracistes, n’est pas le moins acharné à détruire l’identité nationale en abolissant toute barrière à l’immigration. Mais la réaction faussement scandalisée de Taguieff nous paraît encore plus significative, car la mise à part de l’antisémitisme par rapport aux autres formes de racisme est hautement contestable.

Il y a plusieurs raisons sérieuses de refuser le terme « antisémitisme » pour désigner le racisme antijuif.

La première est élémentaire. Le mot antisémitisme, construit sur la racine « Sémite » avec préfixe et suffixe, ne peut manquer de désigner les Sémites en général, donc plutôt les Arabes que les Juifs, ces derniers étant en réalité fort peu des Sémites quand il s’agit des Ashkénazes.

La seconde est que le terme a été inventé à la fin du XIXe siècle par des auteurs antijuifs qui ont mythifié un éternel combat qui opposerait les Aryens aux Sémites, assimilés aux Juifs, puisqu’il n’y avait pas encore d’Arabes en Europe. Le délire de ces antisémites autodésignés fut d’attribuer aux Juifs une influence démesurée dans l’histoire, influence que ceux-ci n’ont nullement exercée en réalité. La vérité oblige à dire que les Juifs n’ont eu pour ainsi dire aucun rôle dans l’évolution de l’Occident avant le XIXe siècle. En cherchant bien, on ne peut guère citer que le philosophe Spinoza, qui fut du reste ostracisé par les rabbins. Force est de constater que certains auteurs juifs, atteints de chauvinisme communautaire, ont trouvé flatteur ce rôle éminent que leur attribuaient leurs ennemis et qu’ils ont adopté paradoxalement le terme d’antisémitisme avec enthousiasme. C’est un cas typique de ce que l’on peut appeler une complicité d’opposition, où deux ennemis s’entendent implicitement pour faire prévaloir une idée commune, dans laquelle chacun croit trouver son compte.

La troisième raison, fondamentale, de refuser le terme « antisémitisme », c’est qu’il est lui-même raciste. Il connote et suggère l’idée que l’antisémitisme n’est pas un racisme comme les autres, donc que les Juifs sont une race à part au sein du genre humain et que les malheurs et persécutions dont ils sont victimes ne sont pas comparables aux autres. Ce qui est le dogme central de la religion de la Choah dont nous avons parlé.

Il vaut donc mille fois mieux parler de racisme antijuif plutôt que d’antisémitisme.

Le racisme juif dans l’angle mort de l’antiracisme

Notre auteur, au contraire, met l’antisémitisme au premier plan et ne s’est jamais aperçu qu’il pouvait y avoir un racisme anti-arabe chez les Juifs israéliens, ainsi d’ailleurs que chez les Juifs français. Il n’a jamais non plus découvert le racisme juif, racisme positif qui pose en principe la supériorité du soi-disant « peuple élu » sur les autres hommes. C’est par ironie que le prix Lyssenko a été attribué en 2014 à Pierre-André Taguieff « pour son étude approfondie du racisme sous toutes ses formes« , car, d’une part, on l’a vu, son étude, pour être volumineuse, n’en est pas moins superficielle, et, d’autre part, il y a une forme cardinale du racisme qu’il n’a jamais rencontré, sauf dans les écrits des auteurs antisémites, qui est le racisme juif. Le racisme juif est dans l’angle mort de son antiracisme. Or, ce n’est pas parce que le racisme antijuif se nourrit parfois de considérations sur le racisme juif que celui-ci n’est pas une réalité.

Taguieff aurait pu trouver un aperçu de ce racisme dans les institutions israéliennes. Israël est défini racialement ou ethniquement comme un « Etat juif« , ce qui fait des Arabes israéliens des citoyens de seconde zone, victimes en permanence d’injustes discriminations. Que dirait Taguieff si la République devenait un « Etat français« , comme pendant « les heures les plus sombres de notre histoire » et si les Français d’origine immigrée devenaient des citoyens de seconde zone par rapport aux Français de souche ? Mieux encore, l’Etat d’Israël interdit le mariage entre Juifs et non-Juifs. Il ne le fait pas officiellement, mais indirectement et hypocritement. En effet, il n’y a pas de mariage civil en Israël et chacun est enregistré dans le registre de la population avec sa religion et son ethnie. Une personne juive ne peut se marier que devant un rabbin. Or, les rabbins libéraux ne sont pas reconnus en Israël. Il faudra donc demander le mariage à un rabbin orthodoxe, qui le refusera en vertu de la halakha, la loi juive, si l’un des deux candidats au mariage n’est pas juif.

Pour se convaincre de la réalité du racisme juif, il est bon de consulter le fameux livre de Bernard Lazare, publié en 1894, L’Antisémitisme, son histoire et ses causes. L’auteur, juif lui-même, fut un vigoureux défenseur du capitaine Dreyfus. Il écrit dans la préface : « Je ne suis ni antisémite, ni philosémite ; aussi n’ai-je voulu écrire ni une apologie, ni une diatribe, mais une étude impartiale, une étude d’histoire et de sociologie. (…) Il m’a semblé qu’une opinion aussi universelle que l’antisémitisme, ayant fleuri dans tous les lieux et dans tous les temps, avant l’ère chrétienne et après, à Alexandrie, à Rome et à Antioche, en Arabie et en Perse, dans l’Europe du Moyen-Age et dans l’Europe moderne, en un mot, dans toutes les parties du monde où il y a eu et où il y a des Juifs, il m’a semblé qu’une telle opinion ne pouvait être le résultat d’une fantaisie et d’un caprice perpétuel, et qu’il devait y avoir à son éclosion des raisons profondes et sérieuses. » [46] « Cette race, ajoute-t-il, a été en butte à la haine de tous les peuples au milieu desquels elle s’est établie. (…) Il faut donc que les causes générales de l’antisémitisme aient toujours résidé en Israël même et non chez ceux qui le combattirent. » [47]

Les « causes générales de l’antisémitisme« , selon Bernard Lazare, tiennent d’abord à l’exclusivisme des Juifs : « Cette conception exclusive de leur personnalité et de leur nationalité fut l’œuvre des talmudistes » [48], car les rabbins avaient « retranché Israël de la communauté des peuples« , pour en faire « une nation misérable et petite, aigrie par l’isolement, abêtie par une éducation étroite, démoralisée et corrompue par un injustifiable orgueil » [49].

Dans un livre beaucoup moins connu, à vrai dire confidentiel (et publié à compte d’auteur), Le judaïsme et l’invention du racisme culturel [50], le docteur André Gaillard prolonge la réflexion de Bernard Lazare. La thèse d’André Gaillard est selon nous abusive en ce qu’il pense que les doctrinaires du racisme ont tous copié le racisme juif. En revanche, avec Bernard Lazare et André Gaillard, on peut répondre à la question : « Racisme juif, racisme antijuif, quelle est la cause, quel est l’effet ? » L’universalité du racisme antijuif s’explique par la puissance invétérée du racisme juif.

Pour éclairer le sujet, il faut distinguer les différentes espèces de judaïsme. A l’époque du Christ, il y en avait en Palestine de multiples courants ou sectes (au sens de Max Weber) au sein du judaïsme. Laissons de côté les zélotes ou les esséniens, qui ont disparu, pour ne parler que des trois principales.

Premièrement, le judaïsme sacerdotal, celui des sadducéens, organisé autour des prêtres qui célébraient le sacrifice au temple de Jérusalem.

Deuxièmement, le judaïsme pharisaïque, celui des pharisiens, qu’on appellera plus tard judaïsme rabbinique, après la disparition des prêtres, puis judaïsme talmudique ; c’est celui des Juifs d’aujourd’hui. Il est fondé sur le Talmud, recueil et commentaire de la Loi orale qui est censée remonter à Moïse et que les rabbins mettent au dessus de la Loi écrite contenue dans la Bible.

Troisièmement, le judaïsme apostolique, celui des apôtres réunis autour de Jésus de Nazareth, le Christ, c’est-à-dire le Messie, qui deviendra le judaïsme évangélique quand l’enseignement du Christ sera mis par écrit, et que l’on appelle aujourd’hui le christianisme.

Le judaïsme sacerdotal a disparu après la destruction du Temple en 70. Il ne reste plus aujourd’hui que le judaïsme pharisaïque ou talmudique, d’une part, et le judaïsme apostolique ou évangélique, le christianisme, d’autre part. N’oublions pas que les Pères de l’Eglise considéraient celle-ci comme le verus Israel (le véritable Israël) et que l’apôtre Saint Jean voyaient dans les Juifs qui avaient refusé Jésus la « synagogue de Satan » :

« Ecrivez aussi à l’ange de l’église de Smyrne (…) vous êtes noircis par les calomnies de ceux qui se disent Juifs et qui ne le sont pas, mais qui sont la synagogue de Satan. » (Apocalypse de Saint-Jean, chapitre II, versets 8-9) [51].

Alors que le christianisme, judaïsme évangélique, est une religion universaliste qui s’adresse à tous les hommes, comme l’islamisme ou le bouddhisme, le judaïsme sacerdotal de jadis et le judaïsme talmudique d’aujourd’hui sont des religions racistes, au même titre que l’hindouisme.

Pour ce qui est du judaïsme sacerdotal, il suffit de lire l’Ancien Testament. Le « génocide », l’extermination de peuples entiers s’est produit hélas de très nombreuses fois dans l’histoire, mais les Hébreux ou Juifs sont le seul peuple à s’en être vanté, en prétendant que c’était Dieu qui l’avait ordonné.

Voyez le Deutéronome, chapitre VII, versets 1 à 3 :

« Lorsque le Seigneur votre Dieu vous aura fait entrer en cette terre que vous allez posséder, et qu’il aura exterminé devant vous plusieurs nations, les Héthéens, les Gergézéens, les Amorrhéens, les Chananéens, les Phéréséens, les Hévéens et les Jébuséens, qui sont sept peuples beaucoup plus nombreux et plus puissants que vous n’êtes ;

« Lorsque le Seigneur votre Dieu vous les aura livrés, vous les ferez tous passer au fil de l’épée, sans qu’il en demeure un seul. Vous ne ferez point d’alliance avec eux, et vous n’aurez aucune compassion d’eux.« 

Ou le premier livre de Samuel, chapitre XV, versets 1 à 8 :

« Samuel vint dire à Saül : (…) Voici ce que dit le Seigneur des armées : j’ai rappelé en ma mémoire tout ce qu’Amalec a fait à Israël (…). C’est pourquoi marchez contre Amalec, taillez-le en pièces, et détruisez tout ce qui est à lui. Ne lui pardonnez point ; ne désirez rien de ce qui lui appartient ; mais tuez tout, depuis l’homme jusqu’à la femme, jusqu’aux petits enfants, et ceux qui sont encore à la mamelle, jusqu’aux bœufs, aux brebis, aux chameaux et aux ânes.

« Et Saül tailla en pièces les Amalécites (…). Il (…) fit passer tout le peuple au fil de l’épée.« 

Dans le second livre de Samuel, chapitre XII, versets 29 à 31, le saint roi David se dispense des ordres divins pour perpétrer les pires atrocités :

« (Le roi) David assembla (donc) tout le peuple, et marcha contre (la ville de) Rabbath ; et après quelques combats, il la prit. (…) Et ayant fait sortir les habitants, il les coupa avec des scies, fit passer sur eux des chariots avec des roues de fer, les tailla en pièces avec des couteaux, et les jeta dans les fourneaux où l’on cuit la brique. C’est ainsi qu’il traita toutes les villes des Amnonites.« 

Les Juifs d’aujourd’hui se réclament aussi de ce que les chrétiens appellent l’Ancien Testament, mais ils ne l’ont pas amendé par le message de charité des Evangiles. Ils ont oublié les aspirations universalistes, non racistes, que l’on trouve dans certains passages de la Bible hébraïque pour constituer une doctrine purement raciste dans le Talmud.

On sait que l’identité juive ne se transmet que par le sang, et plus précisément, ce qui est paradoxal dans une religion patriarcale, par la mère, car il peut toujours y avoir un doute sur le père biologique, qui risquerait de ne pas être juif si la mère avait fauté… « Dresse une haie autour de la Torah« , dit le Talmud, c’est-à-dire isole les Juifs des autres hommes. Le Juif américain Elliott Abrams, qui sera nommé membre du National Security Council (Conseil national de sécurité) des Etats-Unis en 2001, affirmait ainsi en 1997 : « Il ne fait aucun doute que les Juifs, fidèles à l’Alliance qui unit Dieu à Abraham, doivent se tenir à l’écart de la nation dans laquelle ils vivent. C’est la nature même des Juifs que d’être à l’écart – à part en Israël – du reste de la population. » [52]

Mais il y a plus grave. On lit dans le Talmud (Keritot 6b, réitérée dans Yebamot 61a): « Vous êtes nommés homme, et les nations du monde ne sont pas nommées homme. » Selon le Talmud, l’écart qui sépare le peuple juif de l’ensemble de l’espèce humaine n’est pas moindre que l’écart entre l’humain et l’animal. En effet, seuls les Juifs obéissent à la Loi divine, la Thora, tandis que les autres hommes, comme les animaux, n’obéissent qu’à la loi de nature. Le rabbin Joël Kahn résume ainsi l’enseignement du Talmud, de la loi juive : « Dieu a créé l’univers entier selon la division fondamentale des quatre règnes : minéral, végétal, animal et humain. (…) Il est écrit qu’il existe en réalité un cinquième genre : Am Israel, le peuple juif. (…). L’écart qui le sépare du quatrième genre – l’ensemble de l’espèce « parlante », humaine – n’est pas moindre que l’écart entre l’humain et l’animal. » [53]

Pour le très vénéré grand rabbin sépharade d’Israël, Oyadia Yossef, dont les funérailles ont été suivies par 800.000 personnes en larmes, en octobre 2013, les Goyim (non-Juifs) sont « nés seulement pour servir les Juifs » [54].

Pis encore, on lit dans le Talmud : « Le meilleur des goyim, tue-le !« , étant rappelé que le mot hébreu goy, pluriel goyim, est un terme de mépris pour désigner les non-Juifs. » [55]

Que penser alors de la curieuse conception de l’assimilation que se font certains Juifs français ? Du point de vue national et républicain, c’est clair, un Français de confession israélite est tout aussi français qu’un compatriote de confession chrétienne. Mais Daniel Lindenberg invoque le « mot d’ordre de la Haskala« , « Sois Juif à la maison et (un) homme au-dehors » [56] Eric Zemmour, pour sa part, écrit : « « Juif à la maison, français dans la rue », résumèrent admirablement les israélites qui se voulurent longtemps les meilleurs élèves de l’assimilation à la française » [57]. C’est avouer ingénument que l’assimilation n’est qu’un faux-semblant pour Zemmour, car un Français catholique n’écrirait pas : « Catholique à la maison, français dans la rue« , mais bien plutôt : « Français et catholique à la maison comme dans la rue ».

Le racisme juif, issu de la religion talmudique et de la conviction des Juifs religieux d’être un peuple élu est un sujet central dans l’étude du racisme. En l’ignorant, en l’occultant, Pierre-André Taguieff a fait œuvre de désinformation.

Dhimmitude et prosélytude

L’expression « dhimmitude » a été créée en 1983 par l’homme politique libanais Béchir Gemayel, peu avant son assassinat. Elle a été popularisé en anglais par l’essayiste juive américaine Bat Ye’or [58]. Le dhimmi, mot arabe traduit par protégé, c’est selon la charia, la loi coranique, un membre de l’une des religions du livre (christianisme, judaïsme talmudique, zoroastrisme), qui est toléré au sein de la cité islamique pourvu qu’il se résigne à un statut d’infériorité et de soumission. La « dhimmitude« , selon Gemayel et Bat Ye’or, c’est l’attitude de ceux qui, aujourd’hui, en Occident, sans être musulmans eux-mêmes, font preuve d’une complaisance illimitée à l’égard de l’islam. Sont de parfaites expressions de la dhimmitude des « lauréats » précédents du prix Lyssenko, en 2013, Olivier Roy, islamologue, et Raphaël Liogier, politologue, distingués « pour leur œuvre de dénonciation du mythe de l’islamisation », ou, plus anciennement, en 2007, Alain de Libera, médiéviste, historien de la philosophie, « pour avoir mis en lumière les racines musulmanes de l’Europe chrétienne », et, en 2001, Gilles Kepel et Bruno Etienne, orientalistes, « pour leur analyse du déclin de l’islamisme ».

Quel fut l’équivalent du dhimmi dans le monde juif ? A strictement parler, il n’y en eut pas. Mais on peut trouver une analogie au dhimmi dans le prosélyte, en hébreu ger. En bon français, aujourd’hui, le prosélyte n’est pas celui qui fait de la propagande pour une foi, du prosélytisme, c’est celui qui s’est converti, qui a été convaincu par cette propagande. Mais le sens premier du mot prosélyte, qui vient du grec proselytos, c’est le païen, le non-Juif, le Goy, converti au judaïsme, mais qui n’est pas pour autant devenu juif, puisque le judaïsme ancien, comme le judaïsme talmudique, considère que l’on ne peut être juif que par le sang. Ernest Renan disait à leur sujet : « Ces convertis (« prosélytes ») étaient peu considérés et traités avec dédain. » [59] Par analogie avec la « dhimmitude« , nous proposons de parler de « prosélytude » pour définir l’attitude de ceux qui, sans être juifs, font preuve d’une complaisance infinie à l’égard des principes du judaïsme talmudique ou attribuent sans restriction toutes sortes de mérites ou de supériorités aux Juifs en général. Aussi extraordinaire que cela puisse paraître, une attitude si répandue dans la société française contemporaine n’avait jamais été dénommée. Il était temps de réparer cette omission.

Dans la notice de l’encyclopédie en ligne Wikipedia sur Pierre-André Taguieff, si longue et si favorable que l’on peut parier qu’il n’est pas pour rien dans sa rédaction (on n’est jamais si bien servi que par soi-même), il est écrit : « Né d’un père russe et d’une mère d’origine polonaise, Taguieff a très tôt été passionné par la culture juive (notamment musicale), bien que n’étant pas juif lui-même, comme il l’a déclaré publiquement à plusieurs reprises. Si ses parents ne sont pas juifs, « tous les amis de la famille étaient des Juifs d’Europe de l’Est, marqués par l’expérience nazie« . Il est l’ex-époux de la chanteuse yiddish Talila avec qui il a une fille. » On voit qu’il était prédestiné à être l’auteur d’Israël et la question juive et de toute une œuvre qu’il a mise entièrement au service d’un antiracisme particulier et sélectif, celui du CRIF et des autres organisations juives gravitant autour de celui-ci. Taguieff est le prosélyte par excellence, il est le parangon de la prosélytude.

*

Nous avons montré Dans Penser l’antiracisme [60] qu’un antiracisme digne de ce nom devait être identitaire et se réclamer de l’universalisme de l’incarnation.  Au contraire, l’antiracisme égalitaire est le masque et l’instrument du cosmopolitisme porté par la superclasse mondiale, qui est devenu l’idéologie dominante [61]. Pierre-André Taguieff, au contraire, s’est attaché à promouvoir l’antiracisme égalitaire, qui est au fond un racisme généralisé, puisqu’il nie toutes les identités, et il a employé dans ce but toutes les ressources du sophisme et de la mauvaise foi. En raison de ses écrits sur le racisme, Pierre-André Taguieff est le plus bel exemple imaginable d' »un auteur qui a apporté une contribution exemplaire à la désinformation en matière scientifique ou historique, avec des méthodes et arguments idéologiques« . Le seul reproche que l’on puisse faire au jury du prix Lyssenko, c’est d’avoir attendu si longtemps pour le lui attribuer.


[1] Henry de Lesquen et le Club de l’Horloge, Penser l’antiracisme, Godefroy de Bouillon, 1999.

[2] Pierre-André Taguieff, La force du préjugé – essai sur le racisme et ses doubles, La Découverte, 1987.

[3] Pierre-André Taguieff, Du diable en politique – réflexions sur l’antilepénisme ordinaire, éditions du CNRS, 2014.

[4]  Pierre-André Taguieff, Israël et la question juive, Les provinciales, 2011

[5]  Pierre-André Taguieff, Court traité de complotologie, Fayard, 2013.

[6]Israël et la question juive, op. cit., p. 135.

[7]Op. cit., p. 12.

[8] Pierre-André Taguieff (sous la direction de ), Dictionnaire historique et critique du racisme, PUF, 2013, p. IX.

[9]La Force du préjugé -essai sur le racisme et ses doubles, op. cit., pp. 29-30.

[10]Ibid., p. 122 (« métadéfinition » souligné dans le texte).

[11]Ibid., p. 49.

[12]Le Petit Robert, dictionnaires Le Robert, 1993. A noter que, violant la déontologie des lexicographes, et très exceptionnellement, les auteurs du dictionnaire croient utile de prendre parti sur le fond du sujet pour condamner le racisme.

[13] On passera ici sur le fait que Darwin a emprunté sa théorie au malheureux Alfred Wallace.

[14] Devenu simplement “The Origin of Species” dans la 6e édition, en 1872.

[15] Paul Krugman, L’Amérique que nous voulons, Flammarion, 2009, p. 296.

[16] Par Georges Vacher de Lapouge, horresco referens.

[17] Rapports disponibles sur le site Internet du Club de l’Horloge, www.clubdelhorloge.fr.

[18] Henry de Lesquen et le Club de l’Horloge, La politique du vivant, Albin Michel, 1979.

[19] Voir Théodose Dobzhansky, Genetic Diversity and Human Equality ; trad. fr. : Le Droit à l’intelligence. Génétique et égalité, Complexe, 1978, p. 22.

[20] Jean-Yves Le Gallou et le Club de l’Horloge, La préférence nationale, réponse à l’immigration, Albin Michel, 1985.

[21]La force du préjugé, op. cit., pp. 428-30. Apparemment, la fin du passage est une citation de Max Scheler.

[22] Pierre-André Taguieff (sous la direction de), Face au racisme, t. 1, Les moyens d’agir, t. 2, Analyses, hypothèses, perspectives, La Découverte, 1991.

[23] Pierre-André Taguieff, Michèle Tribalat, Face au Front national – arguments pour une contre-offensive, La Découverte, 1998.

[24] Pierre-André Taguieff, La République menacée, entretien avec Philippe Petit, Textuel, 1996

[25] Pierre-André Taguieff, La nouvelle propagande antijuive, PUF, 2010, p. 66..

[26] Shlomo Sand, Comment le peuple juif fut inventé, Fayard, 2008, p. 268.

[27] Ilan Pape, Le nettoyage ethnique de la Palestine, Fayard, 2006, quatrième page de couverture.

[28] « Choah » étant un mot hébreu (il signifie « catastrophe »), il n’y a aucune raison de transcrire les caractères hébraïques à l’anglaise, en écrivant « Shoah » avec un « s », comme le fait Claude Lanzman, qui a popularisé l’expression en France. (Dans les pays anglo-saxons, on parle plutôt de l’Holocauste, en anglais Holocaust.)

[29]  Pierre-André Taguieff, Israël et la question juive, op. cit.

[30]Israël et la question juive, op. cit., pp. 82-3.

[31] Cité dans Faits et documents, « La débandade du P.S. », n° 316, 1er-15 juin 2011.

[32] Cité dans l’article de Jean-Baptiste Garat, « Fillon décline son « projet de redressement national » », Le Figaro, 4 octobre 2012.

[33] Serge Klarsfeld et Arno Klarsfeld, « Les trous de mémoire de François Fillon. Algérie, Shoah : la vérité et non la repentance », Le Monde, 24 octobre 2012.

[34] Voir l’étude de Jan C Biro, The Jewis Bias of the Nobel Prize, 15 mars 2011, disponible sur Internet (http://www.janbiro.com/THE_JEWISH_BIAS_OF_THE_NOBEL_PRIZE.pdf) et l’article de Michaël de Saint-Cheron, « Un nouveau révisionnisme : le prix Nobel et les Juifs », Le Monde, 8 avril 2011. Les remarques de Saint-Cheron sont si malhonnêtes qu’elles ne peuvent que susciter le dégoût.

[35] Norman Finkelstein, L’industrie de l’Holocauste – réflexions sur l’exploitation de la souffrance des Juifs, La Fabrique, 2001, p. 36.

[36] Sylvain Cypel, « Esther Duflo, une économiste française pour conseiller Barack Obama », Le Monde, 6-7 janvier 2013.

[37] Didier Pourquery, « Christine Lagarde au sommet », Le Monde Magazine, 26 juin 2010.

[38] Le plagiat est une vieille habitude chez Jacques Attali. Dans son premier livre, L’analyse économique de la vie politique, PUF, 1972, six pages (pp. 69-74), reproduites avec les fautes d’orthographe, sont d’Henry de Lesquen, qui était en 1970 son élève à l’école polytechnique, où Attali était maître de conférences. Les cinq pages précédentes (pp. 63-68), qui comportent une démonstration originale du théorème d’Arrow, sont de Jean de La Boulaye, camarade de promotion d’Henry de Lesquen.

[39] « Einstein, Poincaré, Hilbert. Débat à propos de la paternité de la théorie de la relativité » sur le site www.clubdelhorloge.fr, rubrique « Documents ».

[40]  John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, La Découverte, 2009. Titre original : The Israel Lobby and US Foreign Policy.

[41] Alexandre Soljénitsyne, Deux siècles ensemble, t. II, 1917-1972 – Juifs et Russes pendant la période soviétique, Fayard, 2003, pp. 85-86.

[42] On notera que les guillemets mis à l’adjectif dans « L’Europe sera « juive » ou ne sera pas » ont disparu du titre de l’article, qui doit être de la rédaction de Libération.

[43]L’industrie de l’Holocauste, op. cit., p. 47. Finkelstein se réfère à Peter Nozick, The Holocaust in American Life, New York, Etats-Unis, 1999, cité p. 9 et passim.

[44] Guy Konopniki, La Banalité du bien. Contre le culte des différences, Hugo et Cie, 2009, cité par Gérard Courtois, « Le livre du jour – A bas la calotte », Le Monde, 4 avril 2009.

[45]Israël et la question juive, op. cit., p. 153.

[46] Bernard Lazare, L’Antisémitisme, son histoire et ses causes, 1894 ; éditions de la Différence, 1982, p. 9.

[47] Ibid., p. 11.

[48] Ibid., p. 45.

[49] Ibid., p. 16-17.

[50] André Gaillard, Le judaïsme et l’invention du racisme culturel, éditions Bénévent, Nice, 2007.

[51]La Bible, traduction de Louis-Isaac Lemaître de Sacy, seconde édition, 1700, Robert Laffont, coll. Bouquins, 1990, pour ce passage et les suivants.

[52]  Cité in John J. Mearsheimer et Stephen M. Walt, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, op. cit., p. 183.

[53] Rav Yoël Kahn, « La cinquième dimension », Rencontres HaBaD [revue de la jeunesse loubavitch de France], n° 25, été 1989, p. 15, cité in Gilles Kepel, La Revanche de Dieu. Chrétiens, juifs et musulmans à la reconquête du monde, Seuil, 1991, pp. 251-2.

[54] Cité par Laurent Zecchini, « Israël : l’héritage controversé des ultraorthodoxes », Le Monde, 17 octobre 2013. Le journaliste traduit « Goyim » par « Gentils« , ce qui l’est en effet davantage…

[55] Cité par Bernard Lazare, op. cit., p. 144.

[56] Daniel Lindenberg, Figures d’Israël. L’identité juive entre marranisme et sionisme (1648-1998), Hachette Littératures, 1997.

[57] Eric Zemmour, Mélancolie française, Fayard, 2010, p. 220.

[58] Bat Ye’or; Les chrétiens d’Orient entre jihad et dhimmitude, VIIe-XXe siècle, Les éditions du Cerf, 1991.

[59] Cité dans Le Petit Robert, op. cit., article « prosélyte ».

[60] Henry de Lesquen et le Club de l’Horloge, Penser l’antiracisme, op. cit.

[61] Cf. les travaux (à paraître) de l’université annuelle du Club de l’Horloge de 2009, « Crise économique : la responsabilité de la superclasse mondiale », et de celle de 2013, « Le cosmopolitisme, idéologie dominante mondiale ».